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Le Maroc tourne le dos au français et généralise l’enseignement de l’anglais
Le Maroc tourne le dos au français et généralise l’enseignement de l’anglais
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Le Maroc va mettre les bouchées doubles sur l’enseignement de l’anglais au collège, d’après un circulaire du ministère de l’Éducation. Une logique également... 28.05.2023, Sputnik Afrique
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Le Maroc à l’heure anglaise. Le royaume chérifien a décidé de généraliser l’enseignement de la langue de Shakespeare au collège, selon une circulaire du ministère de l’Éducation. L’anglais est déjà enseigné à partir de la troisième année de collège public, mais sera étendu à la première année, avec un taux de couverture de 10% et à la seconde année avec un taux de 50%, pour l’année prochaine.À l’horizon 2024-2025, le ministère vise même une couverture de 100% en deuxième année. Les élèves auront alors droit à 2 heures d’anglais par semaine, pour chaque niveau du collège. Des ressources numériques seront aussi mises à disposition des apprenants et des enseignants, alors qu’une commission centrale de pilotage suivra la mise en place de la réforme.Cette mesure vise à instaurer "le pluralisme linguistique de manière progressive et équilibrée", ajoute encore la circulaire.Le Français en perte de vitesseCette décision va également faire concurrence à la langue française, enseignée comme première langue étrangère dès le primaire au Maroc. La langue de Molière avait déjà pris un coup sur la tête en Algérie en 2022, le Président Abdelmadjid Tebboune décidant lui-aussi d’introduire l’anglais, cette fois dès le primaire.Ce tournant peut aussi s’expliquer par le fait que le Maroc est un "pays sans passé colonial britannique, mais qui reconnaît l’anglais comme langue étrangère", écrit Houssine Soussi, professeur de langue et de communication à l’École nationale de commerce et de gestion (ENCG) de Dakhla dans une étude sur "l’expansion de l’anglais au Maroc".C’est une langue neutre, alors que le français peut être "rejeté par des Marocains en raison du protectorat", souligne-t-il.En 2021, une étude du British Council rapportait d’ailleurs que 30% de la population marocaine parlait très bien l’anglais. À titre comparatif, on estime que le français est bien parlé par 34% des Marocains, surtout dans l’intelligentsia, rapporte Maroc Hebdo.Début 2023, le Président français Emmanuel Macron avait lui-même reconnu que la "francophonie s’affaibli[ssait] depuis une quinzaine d’années", dans un entretien au Point. Il avait admis qu’un "rejet de la langue française" existait à présent en Afrique, ayant à voir avec "un retour du refoulé de la mémoire sur la colonisation".
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Le Maroc tourne le dos au français et généralise l’enseignement de l’anglais
Le Maroc va mettre les bouchées doubles sur l’enseignement de l’anglais au collège, d’après un circulaire du ministère de l’Éducation. Une logique également suivie par l’Algérie qui signe le recul du français dans ses anciennes colonies.
Le Maroc à l’heure anglaise. Le royaume chérifien a décidé de généraliser l’enseignement de la langue de Shakespeare au collège, selon une circulaire du ministère de l’Éducation. L’anglais est déjà enseigné à partir de la troisième année de collège public, mais sera étendu à la première année, avec un taux de couverture de 10% et à la seconde année avec un taux de 50%, pour l’année prochaine.
À l’horizon 2024-2025, le ministère vise même une couverture de 100% en deuxième année. Les élèves auront alors droit à 2 heures d’anglais par semaine, pour chaque niveau du collège. Des ressources numériques seront aussi mises à disposition des apprenants et des enseignants, alors qu’une commission centrale de pilotage suivra la mise en place de la réforme.
Cette mesure vise à instaurer "le pluralisme linguistique de manière progressive et équilibrée", ajoute encore la circulaire.
Le Français en perte de vitesse
Cette décision va également faire concurrence à la langue française, enseignée comme première langue étrangère dès le primaire au Maroc. La langue de Molière avait déjà pris un coup sur la tête en Algérie en 2022, le Président Abdelmadjid Tebboune décidant lui
-aussi d’introduire l’anglais, cette fois dès le primaire.
Ce tournant peut aussi s’expliquer par le fait que le Maroc est un "pays sans passé colonial britannique, mais qui reconnaît l’anglais comme langue étrangère", écrit Houssine Soussi, professeur de langue et de communication à l’École nationale de commerce et de gestion (ENCG) de Dakhla dans une étude sur "l’expansion de l’anglais au Maroc".
C’est une langue neutre, alors que le français peut être "rejeté par des Marocains en raison du protectorat", souligne-t-il.
En 2021, une étude du British Council rapportait d’ailleurs que 30% de la population marocaine parlait très bien l’anglais. À titre comparatif, on estime que le français est bien parlé par 34% des Marocains, surtout dans l’intelligentsia, rapporte Maroc Hebdo.
Début 2023, le Président français Emmanuel Macron avait lui-même reconnu que
la "francophonie s’affaibli[ssait] depuis une quinzaine d’années", dans un entretien au Point. Il avait admis qu’un "rejet de la langue française" existait à présent en Afrique, ayant à voir avec "un retour du refoulé de la mémoire sur la colonisation".