Journée de l’Afrique: "Un type absolument nouveau de colonialisme est en formation"

© Sputnik . Kirill Kallinikov / Accéder à la base multimédiaLa conférence parlementaire Russie-Afrique à Moscou, les 19 et 20 mars 2023
La conférence parlementaire Russie-Afrique à Moscou, les 19 et 20 mars 2023 - Sputnik Afrique, 1920, 25.05.2023
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Ce 25 mai, le jour de la libération de l’Afrique, on ne peut pas parler de la décolonisation complète du continent, selon la directrice de l’Institut russe de l’Afrique. Plus encore, le colonialisme prend des formes étonnantes: un seul pays dicte ses conditions aux Européens qui doivent se mettre au garde à vous.
Bien que l’Afrique célèbre sa libération depuis déjà 60 ans, elle ne s’est pas affranchie définitivement, étant loin d’une décolonisation complète, estime Irina Abramova, directrice de l’Institut de l’Afrique de l’Académie des sciences de Russie et membre de la présidence de cette dernière.
"Plus encore, un type absolument nouveau de colonialisme est en formation", signale-t-elle à Sputnik.

Un pays devant lequel on se met au garde-à-vous

Ce nouveau colonialisme prend, selon elle, des formes étonnantes.
"Il s’agit d’un pays qui dicte ses conditions, y compris à ses anciens alliés européens qui doivent se mettre au garde-à-vous et lui faire le salut militaire."
Selon l’académicienne, l’Europe perd sa faculté d’agir et ce nouveau modèle de colonialisme gagne le reste du monde.
"Il y a un pays qui sera le maître de tout. Il y a tous les autres pays dont chacun a un rôle à jouer, plus ou moins important."
Mme Abramova juge que la Russie se trouve dans le même groupe que l’Afrique, à savoir celui de fournisseurs de ressources. Leur vocation consiste à assurer une existence confortable à la caste supérieure.

Une alternative à la dépendance se fait jour

En ce qui concerne l’Afrique, elle est fortement dépendante des pays occidentaux et des États-Unis qui n’étaient pas actifs en Afrique jusqu’en 2018 environ. Ce regain d’activité tient à la nouvelle stratégie américaine proclamée par John Bolton, visant à faire face à la Russie et à la Chine sur le continent.
Irina Abramova trouve cependant que les Africains disposent désormais d’une alternative en la personne de Chine, d’Inde, du Brésil et de Russie.

"L’Afrique devient graduellement un acteur et les autres pays qui veulent se positionner comme de nouveaux centres de force, Russie comprise, doivent aider l’Afrique dans cette voie", conclut l’académicienne.

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