"La présence militaire française au Mali n’a rien réglé", selon un député malien

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Force Barkhane au Mali - Sputnik Afrique, 1920, 01.03.2023
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Après l’arrivée des forces françaises au Mali, la situation sécuritaire s’est dégradée, selon le député malien Nouhoum Sarr. Les résultats ont commencé à se faire ressentir grâce au partenariat avec plusieurs pays, notamment la Russie.
Les relations entre Bamako et Paris ne sont pas au beau fixe, selon Nouhoum Sarr, membre du Conseil national de transition, organe législatif mis en place au Mali en remplacement de l’Assemblée nationale.
En cause, "des péripéties de l’histoire", ainsi que l’approche et le comportement des dirigeants français, très peu amicaux avec le peuple malien.
"La présence militaire française au Mali n’a rien réglé, au contraire la situation s’est aggravée", a-t-il signalé dans une interview accordée à Anadolu.

Explosion de la situation sécuritaire

"Quand les forces aussi modernes, aussi équipées, d’un pays aussi puissant que la France, sont sur votre territoire, et que la situation sécuritaire empire, vous êtes tentés d’observer la situation sécuritaire après leur départ. Parce qu’elle n’était pas comme cela avant leur arrivée, elle s’est empirée avec leur arrivée", fait-il savoir.
"Nous avons donc testé leur départ, pour revenir à la situation d’avant leur présence, parce qu’avant, la situation était un peu maîtrisée, mais avec leur présence elle a explosé."
Selon lui, les relations avec la France se sont compliquées davantage quand les Maliens ont "fait le choix de la souveraineté nationale", ce qui n’a pas plu à Paris.
"Les dirigeants français ont estimé que ce n’était pas acceptable pour eux, et de façon unilatérale, ils ont décidé de retirer les forces Barkhane. Sans concertation avec le peuple malien, sans demander notre avis, sans même en référer aux autorités."

Changement de partenariat

D’où le choix de partenaires souhaitant vraiment aider le Mali.

"Nous sommes aujourd’hui en partenariat avec plusieurs pays, la Russie, la Turquie, la Chine, qui nous aident en nous fournissant des équipements à la pointe de la technologie, pour vraiment renforcer les capacités opérationnelles de l’armée nationale qui fait un excellent travail sur le terrain", a indiqué le député.

Les résultats de ce changement commencent à se faire ressentir.
"Donc pour le Mali les résultats sont en train d’être atteints, les groupes terroristes sont aujourd’hui acculés."
La situation est selon lui similaire à celles du Burkina Faso et de la Guinée qui sont en train de suivre le même chemin.
"Le Mali est un exemple pour le Burkina, qui vient également de demander le départ des forces spéciales françaises, parce que leur présence n’a servi à rien. Malgré leur présence, la situation sécuritaire s’est aggravée."

L’aide de Moscou pour faire face aux terroristes

Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre du gouvernement malien de transition, s’est exprimé dans le même ordre d’idées.
"La Russie est un partenaire historique du Mali", a-t-il signalé à Sputnik mardi 28 février.
Selon lui, la coopération avec la Russie dans tous les domaines stratégiques est constructive.
Il a précisé que les fournitures russes avaient permis au Mali de faire face aux terroristes.
"La peur a changé de camp. Ce ne sont plus les terroristes qui font peur aux Maliens, c’est l’armée malienne et les Maliens qui font peur aux terroristes. C’est le plus important, et la coopération va continuer."
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