Un nouvel ordre mondial "plus juste et équitable" pourrait se créer suite au sommet Russie-Afrique
15:15 24.01.2023 (Mis à jour: 16:30 24.01.2023)
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© Photo Pixabay/PIRO4D / Africa, Earth
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Le deuxième sommet Russie-Afrique conduira leurs relations vers de nouveaux horizons, selon Sergueï Lavrov. Interrogé sur ce qui pourrait en résulter, un chercheur de l’Institut d'études internationales a estimé auprès de Sputnik qu’un tel partenariat favoriserait la création d’un ordre mondial où les intérêts de la grande majorité prévaudraient.
La Russie et les pays d’Afrique pourraient, lors du prochain sommet Russie-Afrique qui se tiendra en juillet, s’entendre sur la réalisation de projets concrets dans divers domaines, a estimé Ivan Lochkarev, expert de l’Institut d’études internationales auprès de l'université russe des relations internationales MGIMO, dans un entretien accordé à Sputnik.
"Le plus important est que la Russie est prête à proposer au continent des projets concrets, économiques et humanitaires. Ils permettraient de déplacer notre coopération d’un plan de relation bienveillante bilatérale (…) et de respect de la lutte contre le colonialisme vers un qui concerne un large éventail de questions", a expliqué Ivan Lochkarev.
Ce partenariat pourrait s’élargir du domaine de ressources naturelles et de leur traitement à l’implantation de sites de production et scientifiques russes en Afrique -sur les technologies russes, les innovations dans les sphères de la communication et de l’espace, tout comme sur la santé, selon le spécialiste.
Et d’ajouter: "C’est justement ce paquet de propositions destiné à chaque pays que la Russie élaborerait maintenant".
Création d’un nouveau monde
Comme la Russie a l’intention de rendre l’ordre mondial "plus juste et équitable", elle compte "unir les pays de la majorité mondiale" et non pas ceux de l’Occident, poursuit-il.
Une telle interaction russo-africaine, que ce soit dans les cadres du sommet à venir ou d’un travail quotidien, pourrait aboutir à "la formation d’une majorité mondiale stable", indique M.Lochkarev.
"Cela comprend le changement de la répartition des forces mondiales et le transfert du centre de gravité hors de l’Occident et à la formation de mécanismes alternatifs de la gestion globale. Ils ne dépendraient pas des États occidentaux et pourraient refléter le nouvel ordre mondial plus équitable, et, ce qui importe le plus, les intérêts de la réelle majorité mondiale".
Ces "nouveaux horizons" ont été évoqués le 23 janvier par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors de sa visite officielle en Afrique du Sud, premier pays de sa nouvelle tournée sur le continent.
Dialogue étroit entre la Russie et l’Afrique du Sud
Interrogé au sujet des raisons pour lesquelles Moscou a choisi Pretoria pour lancer cette série de visites, le chercheur a estimé que ce pays "rest[ait] un acteur important dans les institutions de l’Union africaine". C’est notamment l’Afrique du Sud qui "a longtemps formé les lignes de développement de l’Union africaine et d’intégration du continent".
Elle est aussi l’un des plus grands partenaires commerciaux parmi les pays subsahariens, détaille-t-il. "Sur fond de lancement de la zone de libre-échange en Afrique, il est très important de faire le point (…) avec ce pays".
De plus, l’Afrique du Sud assure la présidence des BRICS depuis janvier 2023 pour 12 mois. Ce groupe comprend le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, alors que l’Algérie, l’Argentine et l’Iran, ont déjà déposé leur candidature d’adhésion.
Enfin, la Russie, l’Afrique du Sud et la Chine organiseront en février des manœuvres navales, dont la tenue devrait devenir annuelle, selon les attentes de Pretoria.