Un ex-officier US met en garde Kiev sur les espoirs illusoires des chars lourds

© AP Photo / Mindaugas KulbisA U.S. soldier from the 2nd Battalion, 1st Brigade Combat Team, 3rd Infantry Division ride on an M1A2 Abrams battle tank during a military exercise at the Gaiziunu Training Range in Pabrade some 60km.(38 miles) north of the capital Vilnius, Lithuania
A U.S. soldier from the 2nd Battalion, 1st Brigade Combat Team, 3rd Infantry Division ride on an M1A2 Abrams battle tank during a military exercise at the Gaiziunu Training Range in Pabrade some 60km.(38 miles) north of the capital Vilnius, Lithuania - Sputnik Afrique, 1920, 21.01.2023
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Même si un jour Kiev reçoit des chars lourds américains Abrams et allemands Leopard, qu’il veut tant avoir, cela ne garantira pas le succès de l’armée ukrainienne car tout dépend de la formation des équipages, estime un ex-officier américain.
Malgré les attentes de Kiev, Washington et Berlin n’ont pas annoncé le 20 janvier, au cours de la réunion à Ramstein, les livraisons d’Abrams M1 et de Leopard 2 à l’armée ukrainienne. Si Kiev espère toujours posséder ces chars lourds, il ne doit pas se faire d’illusion quant à leur efficacité sur le champ de bataille, souligne Daniel Davis, officier de l'armée américaine à la retraite.
Il met en garde les alliés occidentaux et les dirigeants ukrainiens contre une tentative de convertir l'équipement militaire total en une puissance de combat suffisante pour repousser l'armée russe.

"Comme c'est le cas depuis l'Antiquité, les guerres sont menées -et gagnées ou perdues- par les hommes, et non par les machines et les outils de guerre", a-t-il indiqué dans une tribune sur le site 19FortyFive.

L’efficacité des chars dépend donc de la formation de leurs équipages. L’homme évoque notamment son expérience de la guerre du Golfe en 1991, lorsque les Abrams M1 ont affronté les T-72 soviétiques de l’armée irakienne. Il explique qu’alors, le succès de la coalition a été garanti surtout par les tankistes bien formés qui ont tiré les premiers et avec précision.

Vulnérabilité des chars

D’après lui, les chars Abrams M1 ou les Leopard 2 ne sont pas des "armes miracles" dont la possession entraînera des succès majeurs sur le champ de bataille. Ils peuvent améliorer les capacités de combat de l’armée ukrainienne mais la nature de cette guerre ne prévoit pas des combats entre chars, mais seulement des duels locaux entres machines.
Finalement, il ne faut pas oublier que les chars de l’Otan sont vulnérables aux tirs des chars soviétiques et russes. En effet, un tir sur le flanc ou l'arrière effectué par un T-72, un T-80 ou un T-90 "peut toujours mettre hors d'état de nuire ou détruire un char Abrams M1, et peut facilement détruire tous les autres véhicules à chenilles ou à roues de l'inventaire ukrainien", a conclu l’auteur.

Pas de Leopard pour Kiev

Malgré les demandes répétées de l'Ukraine, la cinquantaine de pays représentés à la base américaine de Ramstein, en Allemagne, ne se sont pas entendu sur l'envoi de chars lourds à Kiev, à l’exception des Challenger 2 britanniques. Ainsi, Kiev ne recevra pas, pour le moment, ni les Abrams américains M1 ni les Leopard 2 allemands. Kiev a déjà déploré samedi "l'indécision" des Occidentaux qui tue, selon lui, des Ukrainiens.
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