Des Burkinabé manifestent contre la présence française à Ouagadougou
21:12 20.01.2023 (Mis à jour: 06:53 21.01.2023)
© AFP 2024 Olympia De MaismontDes drapeaux burkinabé et russe lors d'une manifestation en septembre 2022 à Ouagadougou
© AFP 2024 Olympia De Maismont
S'abonner
Des manifestants ont envahi les rues de Ouagadougou pour demander le départ de l’ambassadeur français et le retrait des forces armées. Ce genre de rassemblement s’est multiplié ces derniers mois.
Nouvelles manifestations de ras-le-bol à Ouagadougou, où des centaines de protestataires sont descendus dans la rue, pour protester contre la présence française au Burkina. Des banderoles clamant "France dégage!", ou "Dehors les diplomates pyromanes" ont été brandies. Quelques drapeaux russes étaient également de sortie.
🔴Burkina🇧🇫/Un meeting de quête de Paix et de Souveraineté au Faso🇧🇫 lancé par le COLLECTIF DES LEADERS PANAFRICAINS (CLP) se tient ce vendredi 20 janvier 2023 à la place de la nation de Ouagadougou.
— Issa Sissoko Elvis (@DelphineSankara) January 20, 2023
Les manifestants exigent le départ de l’Ambassadeur français LUC HALLADE,
1/2 pic.twitter.com/qZFnCR6p9q
Le rassemblement était organisé, notamment à l’instigation du Collectif des leaders panafricains (CLP). Les manifestants exigeaient en particulier le départ de l’ambassadeur français, Luc Hallade, et la fermeture de la base militaire à Kamboinsin, où sont installés 400 membres des forces spéciales. La suspension des émissions de Radio France Internationale (RFI) a également été évoquée.
"Nous voulons dire à la face du monde que le peuple burkinabè est résolument engagé dans la reconquête de son indépendance économique, politique et culturelle", a déclaré Moumini Boly, membre du Collectif des Leaders Panafricains (CLP) lors d’une intervention sur la place de la Nation.
Paris sous pression
Depuis plusieurs semaines, de semblables manifestations secouent le Burkina Faso. Début octobre, des protestataires avaient même saccagé deux sites de l’Institut français de Ouagadougou, entraînant leurs fermetures temporaires.
Face à cette contestation, Paris pourrait être forcée de faire des concessions. Le départ des militaires français serait "plus que jamais à l’étude", estimait Le Monde début janvier. Un possible retrait pourrait avoir lieu en février, selon le quotidien français.
Même refrain pour l’ambassadeur Luc Hallade, qui voit la pression monter de plus en plus sur ses épaules. Au-delà des manifestations, plusieurs officiels burkinabés auraient aussi demandé sa démission, rapportait il y a peu Radio Omega.
Le Burkina continue par ailleurs d’être en proie à l’insécurité et à la menace terroriste. Mi-janvier, une cinquantaine de femmes avaient encore été enlevées dans le nord du pays.