Les États-Unis souffriront si le conflit ukrainien s’éternise, prévient Bloomberg

© Sputnik / Accéder à la base multimédiaDes militaires russes en Ukraine (image d'illustration)
Des militaires russes en Ukraine (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 27.11.2022
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Washington, qui fait aujourd’hui son beurre sur le conflit ukrainien, n’en profitera plus si les hostilités durent trop, selon Bloomberg. Un chroniqueur de l’agence estime que l’administration Biden pourrait perdre de l’intérêt pour le conflit en Ukraine suite à la montée des tensions autour de Taïwan.
Si le conflit en Ukraine se prolonge trop, les États-Unis n’en profiteront plus et verront les difficultés s’amonceler, comme l’explique le journaliste Hal Brands dans un article de Bloomberg.
Les livraisons d’armes à Kiev siphonnent les stocks américains, révélant à quel point "l’industrie de défense est devenue pitoyablement inadéquate", déplore notamment le journaliste. L’attention des États-Unis ne doit pas uniquement se focaliser sur le théâtre ukrainien, car des menaces peuvent surgir ailleurs, avertit aussi Hal Brands.
"Les principaux responsables se demandent si les États-Unis n’ont pas déjà récolté tous les avantages que le conflit en Ukraine a à offrir. Au fil du temps, les coûts peuvent augmenter - distraction vis-à-vis d’autres régions, munitions consommées, vulnérabilité face aux crises qui éclatent ailleurs", écrit-il ainsi.
Le chroniqueur souligne en particulier la montée des tensions autour de Taïwan, qui pourrait pousser Washington à lâcher du lest sur l’Ukraine. En outre, la victoire des Républicains à la Chambre des représentants pourrait resserrer la vis quant à l’aide allouée à Kiev.

Cacophonie en haut-lieu

Hal Brands note par ailleurs que les autorités américaines sont divisées sur la suite à donner aux événements. Le Mark Milley, chef d'état-major des armées a ainsi appelé Kiev à négocier avec la Russie mi-novembre, redoutant un enlisement semblable à celui de la Première Guerre mondiale.
Mais d’autres responsables américains ont affirmé que Washington ne devait pas forcer la main au Président ukrainien Volodymyr Zelensky. "Une rare démonstration de désordre rhétorique", souligne Hal Brands.
Certaines personnalités politiques américaines ont récemment appelé à des pourparlers en Ukraine. L’ancien secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, a ainsi déclaré que les négociations n’avaient "que trop tardé".
Des questions commencent également à se poser sur les financements accordés à Kiev. Durant les élections de mi-mandat, le Républicain Kevin McCarthy avait ainsi déclaré qu’il ne serait plus possible de faire "un chèque en blanc à l’Ukraine", au vu de la situation délicate de l’économie américaine. Pas anodin, puisque le député de Californie devrait devenir le prochain président de la Chambre des représentants.
Joe Biden lui-même commence à perdre patience face aux exigences de Zelensky, rapportait récemment NBC News.
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