"Non à la CEDEAO, à bas la France!": une nouvelle manifestation au Burkina Faso – images

© AFP 2023 OLYMPIA DE MAISMONTBurkina Faso
Burkina Faso  - Sputnik Afrique, 1920, 04.10.2022
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Après un coup d’État et des manifestations antifrançaises, une nouvelle mobilisation s’est tenue au Burkina Faso. Cette fois-ci, la population a protesté contre la venue de la mission économique ouest-africaine (CEDEAO), dont le chef avait récemment discuté avec Emmanuel Macron.
Sur fond de manifestations antifrançaises, un rassemblement contre la mission de la CEDEAO au Burkina Faso s’est déroulé le 3 octobre à Ouagadougou, quelques jours après un nouveau coup d’État.
Les manifestants ont ainsi protesté contre la venue annoncée d’une délégation de cette mission sud-africaine [la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest] pour évaluer la situation locale.
Cette annonce a été faite après que le chef de la CEDEAO et le Président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló, se sont entretenus avec Emmanuel Macron à l’Élysée. La ministre bissau-guinéenne des Affaires étrangères, Suzi Carla Barbosa, a ensuite été dépêchée à Ouagadougou.
"Non à la CEDEAO, à bas la France!", "Vive le président Traoré", peut-on lire sur les pancartes. Des barrages de routes avec des scooters et des drapeaux burkinabés et russes ont été observés via les réseaux sociaux.
Interrogés par les médias locaux, les participants dénoncent l’absence de soutien de la part la CEDEAO par le passé:
"Notre regroupement ce soir c’est pour faire comprendre à la CEDEAO que lorsque le Burkina était dans les difficultés, ils n’ont pas essayé de venir chercher des solutions pour nous… Nous voulons leur faire comprendre qu’au Burkina aujourd’hui, nous voulons changer de paradigme", a lancé une personne à Burkina 24.
De plus, ils craignent une ingérence dans les affaires intérieures burkinabés:
"Nous sommes sortis encore ce matin parce que nous avons appris que la CEDEAO qui est l’envoyée de la France veut venir récupérer notre lutte", s’est exclamé un autre, cité par le Faso.
Enfin, les manifestants ont investi les rues pour exprimer leur soutien au nouvel homme fort du pays:
"Qu’il sache [le capitaine Traoré, ndlr] que depuis le premier jour, le peuple est avec lui, nuit et jour. Et même cette nuit, on ne va pas dormir […]. Qu’il prenne des décisions fermes", a souligné le premier manifestant, toujours auprès de Burkina 24.

Ce qu’en dit Traoré

Ibrahim Traoré a cependant déclaré dans un communiqué apprendre "avec stupéfaction et regret" ce mouvement protestataire. Il a constaté "la circulation de messages appelant à empêcher le bon déroulement de cette mission" qui a un caractère diplomatique, soit une prise de contact avec les nouvelles autorités burkinabés. Il a également renouvelé "son appel au calme, à la retenue".
Il a aussi condamné les dégradations des institutions françaises par les manifestants. Il a par ailleurs évoqué le souhait burkinabé de modifier les modalités du partenariat avec la France. Quant à l’apparition de drapeaux russes au milieu de foules de manifestants, le capitaine a dit ignorer sa cause. Mais il a réaffirmé que le pays de Pouchkine reste toujours le partenaire du Burkina Faso, "comme les autres".
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