La Suède, qui a accordé son permis à la pose du gazoduc Nord Stream 2 en 2018, préconise le respect du droit international alors que des propositions se font entendre sur l’arrêt du projet sur fond d’hospitalisation de l’opposant russe Alexeï Navalny, a déclaré le Premier ministre suédois Stefan Löfven, dans une interview publiée le 5 septembre par le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung.
«En tant qu’État, nous avons pris toutes les décisions concernant l'octroi d'un permis [de construire, ndlr] pour Nord Stream 2. Il est très important pour nous que le droit international soit respecté», a indiqué M.Löfven.
Le chef du gouvernement suédois a insisté sur une «enquête indépendante et crédible» concernant les causes de l’hospitalisation d’Alexeï Navalny avant que l’UE prenne une décision sur les éventuelles conséquences sur ses relations avec Moscou.
Hospitalisation de Navalny en Russie: troubles métaboliques
Le 20 août, le blogueur et opposant russe Alexeï Navalny a été hospitalisé à Omsk, en Sibérie, où il a été placé en soins intensifs. L’avion qui le transportait de Tomsk à Moscou a dû atterrir en urgence après que M.Navalny a fait un malaise.
Après les premières analyses, les médecins d’Omsk ont supposé que M.Navalny souffrait de troubles métaboliques qui avaient provoqué une forte hypoglycémie. Ils n’ont pas trouvé de traces de poison dans le sang et l’urine de leur patient.
Transfert en Allemagne: traces de poison?
Dans le coma artificiel depuis le 20 août, M.Navalny a été transporté par un avion médicalisé à l’hôpital de la Charité, à Berlin, à la demande de sa famille.
Le Kremlin a noté que Berlin ne l’avait pas informé de ses conclusions, alors que le ministère russe des Affaires étrangères a souligné que Moscou attendait toujours une réponse allemande à la demande officielle russe d’informations.
Enquêtes lancées en Russie et en Allemagne
Le parquet et la police russes ont lancé des enquêtes suite à l’hospitalisation de M.Navalny dès son admission à l’hôpital d’Omsk le 20 août.
Après le transfert de l’opposant en Allemagne, l’ambassade de Russie à Berlin et Dmitri Peskov, porte-parole du Président russe, ont précisé que Moscou attendait une assistance du parquet allemand qui ne lui fournissait pas d’informations.
L’affaire sur «l’empoisonnement de Navalny», est-elle une falsification?
Le Président biélorusse Alexandre Loukachenko a annoncé le 3 septembre au Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine que les services secrets de son pays avaient intercepté une conversation téléphonique entre Varsovie et Berlin montrant que les déclarations de Berlin sur l'«empoisonnement» de M.Navalny relevaient d’une falsification.
Son interlocuteur, un représentant présumé de la Pologne, a déclaré qu'il fallait casser l’envie du Président Vladimir Poutine de «mettre son nez» dans les affaires de Minsk et «le submerger» dans les problèmes de la Russie.
Suite à ces déclarations, le service de presse du gouvernement allemand a démenti à l’agence RIA Novosti qu’un enregistrement ait pu être intercepté.