Covid-19 oblige, le vent des relocalisations qui souffle sur les pays européens est une opportunité pour le Maroc. Le pays souhaite se positionner comme «une pièce importante» dans la compétitivité et la production de l’Europe, a confié le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moulay Hafid Elalamy, selon le site d’information Le Reporter. La mobilisation en marche forcée des industriels marocains qui ont réussi à répondre en un temps record aux besoins du pays face à l’épidémie est une preuve du dynamisme du tissu industriel dont le Maroc compte user dans son partenariat avec l’Europe, a-t-il expliqué.
«Nous avons des capacités de production et d’ingénierie importantes qui peuvent être mises à contribution pour que l’Europe devienne encore plus compétitive, évidemment en récupérant une partie de ce qui se fait à l’extérieur [de ses frontières, ndlr]», souligne le ministre.
«Il faut de la relocalisation. Il y a eu beaucoup de délocalisation, en Asie en particulier. Aujourd’hui, nous sommes en mesure de réviser ensemble ce partenariat pour qu’il soit mutuellement bénéfique», dit-il.
Les atouts du Maroc
Pour étayer sa vision, le responsable met en avant la récente expérience de l’industrie marocaine face à la crise du Covid-19 dans laquelle elle a fait preuve d’une grande agilité et de réactivité. Il a notamment mis l’accent sur l’exportation de masques de protection vers l’Espagne, la France et le Portugal.
L’exemple de la voiture électrique en France
Le 26 mai, Emmanuel Macron a annoncé un plan d’aide de huit milliards d’euros en faveur des constructeurs automobiles, Renault et PSA en tête, conditionné par l’engagement de ces derniers à rapatrier la production de voitures électriques et hybrides.
L’annonce du chef de l’État français a été perçue comme une opportunité pour l’industrie automobile marocaine, a fait savoir M.Elalamy dans une déclaration à Médias 24. Pour lui, le royaume chérifien a toutes ses chances d’avoir sa place dans branche des équipementiers.
Dans ce cadre, il a mis en avant l’expérience accumulée par l’usine PSA à Kénitra qui consacre 5% du volume de sa production à la fabrication du modèle Citroën AMI, petit véhicule 100% électrique.
Emmanuel Macron ambitionne de faire de l’Hexagone «la première nation productrice de véhicules propres en Europe», avec un objectif de production de plus d'un million de véhicules d'ici 2025.