Le mouvement de contestation populaire qui a débuté le 22 février en Algérie suite à l’annonce de l’ex-Président Abdelaziz Bouteflika de briguer un 5e mandat «est l’image de ce qui se passe dans beaucoup de pays dans le monde», affirme le professeur Djamel Labidi, spécialiste en économie de développement et en enseignant de sociologie à l’Université d’Alger, dans un entretien accordé à Sputnik.
«Le facteur déclencheur»
Les causes internes à l’Algérie
L’économie administrée et les maux sociaux qu’elle a générés, dont «la corruption, est la première cause du malaise» qui a frappé la population algérienne, explique le spécialiste.
Le manque de transparence et de démocratie dans la gestion des affaires de la cité a également généré des blocages qui ont conduit à l’explosion du 22 février en Algérie, ajoute l’économiste du développement.
Le dernier facteur de friction qui génère des tensions au sein de la société algérienne est la question culturelle. Ainsi, M.Labidi estime que les Algériens devraient «se libérer de la dépendance envers la France». Pour lui, pour des raisons historiques, deux élites se sont formées en Algérie: une arabophone et l’autre francophone. Cette bipolarité culturelle est également source de tensions politiques et sociales au sein de la population algérienne, explique-t-il.
Les facteurs extérieurs
Pour lui, en plus des raisons internes légitimes qui touchent chaque pays à part, il faut prendre en considération les différentes crises internationales «notamment économique» qui ont forcément leur impact sur les situations intérieures.
En conclusion, le professeur Labidi estime que les solutions aux différents aspects de la crise qui secoue l’Algérie sont dans une compréhension profonde de l’interaction entre les causes internes et externes qui secouent le pays.