Présidentielle en Algérie: «pour la première fois, nous ne pouvions pas savoir qui sera Président!»

© AFP 2024 RYAD KRAMDIAbdelmadjid Tebboune
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Dans un entretien accordé à Sputnik, un député algérien a affirmé que «pour la première fois» l’Algérie a organisé une élection présidentielle «libre et indépendante». Il a affirmé que l’armée s’était tenue à égale distance des cinq candidats à cette élection.

Jeudi 12 décembre, les Algériens ont élu Abdelmadjid Tebboune au poste de Président de la République après neuf mois d’un mouvement populaire «révolutionnaire qui a obligé avec l’aide de l’armée» l’ex-Président Abdelaziz Bouteflika à quitter le pouvoir le 2 avril. Des manifestations contestant l’organisation de l’élection et son résultat ont eu lieu à Alger et dans certaines autres wilayas (régions) du pays. Des opposants et des médias internationaux, notamment français, ont pointé du doigt la régularité du scrutin, qualifiant le Président élu «d’homme de main du chef de l’état-major de l’armée».

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Dans un entretien accordé à Sputnik, le député Nazih Benramdane, ex-président du groupe parlementaire des indépendants, a évoqué les conditions de préparation et de déroulement de l’élection présidentielle et a répondu aux accusations qualifiant Abdelmadjid Tebboune de candidat de l’armée.

Une élection libre et indépendante?

Pour M.Benramdane, les allégations faisant état d’une élection arrangée, comme à l’accoutumée, sont infondées.

«D’habitude en Algérie, nous pouvions prévoir qui sera Président de la République des mois avant le scrutin du fait, qu’effectivement, les élections étaient ficelées d’avance», a indiqué le député, ajoutant que «pour la première fois, à quelques jours de l’élection, nous ne pouvions pas savoir qui sera Président!».

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Répondant à ceux qui ne croient pas en la neutralité de l’Armée nationale populaire (ANP) dans le déroulement du processus électoral, M.Benramdane a rappelé que le chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, l’avait affirmé plusieurs fois dans ses discours. «Quand un candidat était adoubé par une partie ou une autre dans le système algérien, on pouvait à l’avance pronostiquer de son arrivée au pouvoir, ce qui n’était pas le cas cette fois-ci».

«L’armée a accompagné le Hirak [mouvement populaire du 22 février, ndlr] en se rongeant du côté du peuple et c’est elle qui a appelé à l’organisation des élections prouvant ainsi qu’elle n’avait aucune intention de profiter du vide pour prendre le pouvoir», poursuit-il.

La question de l’abstention

«L’abstention aux élections est un phénomène mondial et il n’est pas spécifique à l’Algérie», affirme Nazih Benramdane, précisant que «même dans les grandes démocraties, les taux de participation aux différents scrutins ne dépassent généralement pas les 40 à 50% du corps électoral».

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Par ailleurs, le député a souligné que la campagne électorale avait été globalement menée dans des conditions sereines et a enregistré une nette progression dans le niveau des débats où «les candidats avaient évité les disputes inutiles et s’étaient concentrés sur les projets et les programmes».

Présidentielle du 12 décembre

Le lendemain du vote, la victoire d’Abdelmadjid Tebboune a été annoncée par la Commission électorale du pays.

Il a été élu avec 58,15% des voix, devançant largement Abdelkader Bengrina (17,38%). Viennent ensuite Ali Benflis (10,55%) et Azzedine Mihoubi (7,26%), et c’est Abdelaziz Belaïd (6,66%) qui clôt la liste. Le taux de participation été évalué à l’intérieur du pays à 41,13% des inscrits.

En attendant que ces résultats soient confirmés par le conseil constitutionnel, M.Benramdane a souligné que la création de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) était la meilleure garantie de la régularité de cette élection présidentielle.

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