Le Parlement européen organise jeudi 28 novembre un débat sur la situation politique en Algérie qui sera suivi du vote d’une «résolution d’urgence». Le texte de la résolution, dont le site d’information Tout sur l’Algérie (TSA) affirme avoir une copie, appelle les autorités algériennes à engager «un dialogue sincère avec les organisations de la société civile».
La question des détenus
Pour les députés européens, des arrestations abusives de citoyens algériens ont eu lieu depuis le début du mouvement du 22 février. Ainsi, ils condamnent «fermement les détentions arbitraires et illégales ainsi que les attaques et les intimidations de journalistes, syndicalistes, avocats, étudiants, défenseurs des droits de l’Homme et de la société civile et de tous les protestataires pacifiques qui ont pris part au Hirak», souligne le texte de la résolution, appelant les autorités à «mettre un terme à toutes les formes d’intimidation».
Dans le même sens, les eurodéputés demandent au gouvernement algérien «la libération immédiate et sans conditions de tous ceux accusés pour avoir exercé leur liberté d’expression». Ils appellent aussi à «enlever toutes les restrictions aux manifestations pacifiques […]» et à «supprimer et éviter tout usage excessif de l’utilisation de la force».
Les libertés religieuses
Le texte de la résolution évoque également la question de la mise sous scellés de plusieurs églises protestantes, jugées non conformes à l’exercice du culte par les autorités algériennes. Les procès intentés aux fidèles de certaines doctrines musulmanes minoritaires, tels que les ahmadis, ont été également dénoncés par les eurodéputés.
Ainsi, la résolution demande aux autorités de «mettre un terme à la violation de la liberté des chrétiens, des ahmadis et autres confessions religieuses minoritaires» et de permettre la réouverture des églises protestantes fermées récemment.
La réaction des autorités algériennes
«Je voudrais, à partir de cette tribune, réitérer que l’Algérie demeure profondément attachée à son rejet du principe de toute ingérence étrangère dans ses affaires internes, quelles que soient les parties qui pourraient en être l’instigateur», a déclaré le chef de l’État algérien.
Dans le même sens, M.Bensalah a mis à l’index les intentions des initiateurs de ce genre de débats qui sont, selon lui «déguisées souvent, pour ne pas dire toujours, sous le couvert des droits de l’Homme, diaboliquement politisées la plupart du temps».
L’armée prend position
Le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, a également emboîté le pas au chef de l’État, dénonçant une tentative d’ingérence orchestrée par les résidus de l’ancien système du Président déchu Abdelaziz Bouteflika en collaboration avec des parties étrangères.
Ainsi, lors de sa visite d’inspection mercredi 27 novembre au Commandement des forces aériennes, le général Gaïd Salah a affirmé que la «bande [l’ancien système, ndlr] qui, après avoir échoué dans tous ses desseins, a recours à des parties extérieures, notamment celles connues pour leur profonde haine historique et qui ne veulent pas le bien de l'Algérie et de son peuple», indique un communiqué du ministère de la Défense nationale.