Le Canada «prend note» des rapports sur l’arrestation de manifestants en Algérie

© Sputnik . Selma Kasmi / Non à la division, les Algériens sont tous frères, écrit ce manifestant un 5juillet 2019 à AlgerLes Algériens sont tous frères. Non à la division, écrit ce manifestant le 5 juillet 2019 à Alger.
Les Algériens sont tous frères. Non à la division, écrit ce manifestant le 5 juillet 2019 à Alger. - Sputnik Afrique
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Le Canada dit surveiller la situation politique en Algérie de près et «prendre note des rapports faisant état de l’arrestation ou de la détention de manifestants», a déclaré la porte-parole du ministère canadien des Affaires étrangères.

Dans une déclaration au quotidien algérien Liberté, Krystyna Dodds, la porte-parole du ministère canadien des Affaires étrangères s’est exprimée sur la crise politique qui secoue l’Algérie depuis le 22 février, évoquant notamment les arrestations de manifestants.

«Le Canada appuie fermement la démocratie, la stabilité et la prospérité de l’Algérie», a déclaré la diplomate. «Le Canada surveille la situation politique en Algérie de près et prend note des rapports faisant état de l’arrestation ou de la détention de manifestants», a-t-elle ajouté.

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Par ailleurs, la responsable a rappelé que «par le biais du Fonds canadien d'initiatives locales (FCIL), le Canada soutient des projets et des organisations qui font la promotion de la démocratie, du respect des droits de la personne et d’une gouvernance inclusive et responsable en Algérie».

Le FCIL, présent dans 120 pays, accorde des financements à des projets initiés par des organisations locales de la société civile. Il finance environ 600 projets chaque année dans le monde.

La question des détenus

Pour plusieurs analystes algériens, l’information concernant les manifestations hebdomadaires et les arrestations de manifestants, de leaders et d’activistes politiques est rapportée d’une façon erronée, par omission, par certains médias nationaux et internationaux mainstream, notamment français.

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Selon eux, il n’y a que l’avis qui s’oppose à l’organisation de l’élection présidentielle et qui attaque frontalement le chef d’état-major de l’armée, l’appelant à démissionner, qui est mis en avant. Ainsi, ils se demandent: où sont passées les autres voix qui s’élèvent pour que soit évitée la confrontation avec l’armée? Qu’est-il advenu des manifestants qui exigent le respect de la constitution et qui soutiennent l’organisation de l’élection présidentielle? Pourquoi la lutte contre la corruption engagée par la justice sous la protection de l’armée est reléguée au second plan? Et enfin, pourquoi tous ces médias ne parlent pas de toutes ces organisations très actives dans le Hirak, dont des militants et des dirigeants sont arrêtés, qui ont des relations établies avec les organismes américains d’«exportation» de la démocratie, ceux-là même qui ont été impliqués dans les «Printemps arabes».

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Ainsi dans une déclaration à Sputnik, Mokhtar Saïd Mediouni, ex-colonel de l’armée de l’air algérienne et expert sécuritaire et stratégique, a évoqué, à titre d’exemple, les cas de Karim Tabbou, porte-parole du parti de l’Union démocratique et sociale (UDS) non agréé et du combattant de la révolution Lakhdar Bouregaa, actuellement incarcérés.

«Lorsqu’une personnalité politique, consciente, tient publiquement des propos attentatoires à des institutions de la République, elle doit en assumer la responsabilité», a déclaré l’ex-officier supérieur, précisant, que «la liberté d’expression est respectée en Algérie et s’exprime continuellement dans la rue».

En effet, dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux et datant du 8 mai, le porte-parole de l’UDS appelle les jeunes soldats algériens à «se libérer du gang qui est à la tête de l’armée!». Pour M.Mediouni, le porte-parole de l’UDS a dans son discours de Kherrata clairement lancé un «appel à l’insurrection à l’intérieur de l’armée» qui est condamnable par la loi de la République.

«Le cas de Karim Tabbou, tout comme celui du combattant de la révolution Lakhdar Bouregaa, arrêté le 29 juin dernier après avoir accusé les militaires de ne pas être dans une armée mais dans une milice, reflète tout simplement une volonté d’aller vers une Algérie où tous seront égaux devant la justice et où nul ne doit être épargné pour ces faits en raison de son passé ou de son appartenance!», a-t-il souligné.

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Tout en rappelant que l’armée algérienne avait interdit de brandir, durant les manifestations, des drapeaux hors que l’emblème national, chose pour laquelle plusieurs manifestants ont été arrêtés, Mokhtar Saïd Mediouni a affirmé que «nous assistons même à des insultes lancées à l’encontre du chef d’état-major des armées Ahmed Gaid Salah à travers des caricatures, pancartes, banderoles, slogans, chants…». «N’est-ce pas là une atteinte à la personnalité des gens? Pourtant, ces individus ne sont pas arrêtés», a-t-il conclu, précisant qu’un bon nombre de ces manifestants avaient été relâchés par la justice.

Alger s’oppose à toute ingérence dans ses affaires internes

Dans une déclaration à la presse sur l’affaire de la députée française Mathilde Panot lundi 7 octobre, Sabri Boukadoum, ministre algérien des Affaires étrangères, a estimé que ce qu’elle avait fait à Bejaïa était une «atteinte à la souveraineté nationale» algérienne, réaffirmant ainsi le refus catégorique de toute ingérence dans les affaires internes du pays.

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De son côté, dans un discours prononcé lundi 30 septembre à Oran, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), a mis en garde contre toute tentative d’ingérence dans les affaires internes de l’Algérie.

«J’ai souligné à maintes reprises qu’il y a des parties étrangères hostiles qui complotent contre l’Algérie et qui tentent de s’immiscer dans ses affaires internes avec une complicité flagrante de la bande [de l’ancien régime de Bouteflika, ndlr], à l’intérieur, et que nous mettons en garde de jouer avec le feu», a déclaré le chef d’état-major de l’ANP.

Le général Gaïd Salah a réitéré que ce qui se passait en Algérie était une affaire interne qui concernait les Algériens, et seulement les Algériens, affirmant qu’il tenait «à dire à ces outranciers de se soucier de leurs affaires et des problèmes de leur pays». L’ANP ne laissera pas «l’Algérie […] en proie aux instigations et aux complots d’un petit groupe de personnes […] qui planifient de perturber la fête de l’élection présidentielle», a-t-il résumé.

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