Les propos tenus, samedi 28 septembre, par Marie Arena, présidente de la sous-commission des droits de l’Homme du Parlement européen, annonçant une audition avec «un certain nombre d’acteurs» du mouvement du 22 février en Algérie, ont été considérés par bon nombre de politiques algériens comme «une tentative flagrante d’ingérence», visant à perturber la tenue de la présidentielle du 12 décembre.
«J’ai souligné à maintes reprises qu’il y a des parties étrangères hostiles qui complotent contre l’Algérie et qui tentent de s’immiscer dans ses affaires internes avec une complicité flagrante de la bande [de l’ancien régime de Bouteflika, ndlr], à l’intérieur, et que nous mettons en garde de jouer avec le feu», a déclaré le chef d’état-major de l’ANP, affirmant que «ce sont des tentatives désespérées qui ont essentiellement pour but de porter atteinte à la stabilité et à la sécurité de l’Algérie et de son peuple».
Sur la même lancée, le général Gaïd Salah a réitéré «que ce qui se passe en Algérie est une affaire interne qui concerne seuls les Algériens, et que le peuple, aligné aux côtés de son armée, saura comment faire face à ces manœuvres, qui seront vouées à l’échec».
Les déclarations de Marie Arena
Dans un enregistrement publié sur les réseaux sociaux, Marie Arena a affirmé que le Parlement européen avait apporté ce samedi son soutien au mouvement de contestation populaire en Algérie, annonçant une audition avec «un certain nombre d’acteurs» du Hirak, le mouvement de protestation de février.
«C’est la 32e manifestation organisée en Algérie contre le régime algérien actuel. Aujourd’hui les manifestants sont des hommes, des femmes, des jeunes, des moins jeunes qui demandent la démocratie en Algérie. Nous les soutenons ici au Parlement européen en organisant une audition avec un certain nombre d’acteurs de la révolution actuelle en Algérie», a déclaré la responsable européenne.
«Plus de 83 personnes ont été arrêtées arbitrairement depuis ces manifestations», a-t-elle ajouté, précisant que «nous plaidons pour que toutes les arrestations politiques, tous les prisonniers politiques soient libérés pour qu’il puisse vraiment y avoir un vrai débat, un vrai débat démocratique en Algérie. Nous les soutenons ici au Parlement européen, nous continuerons à suivre la situation en Algérie».
La Commission européenne se démarque
«L’UE suit avec beaucoup d’attention les développements en Algérie et a encouragé depuis le début les Algériens à œuvrer à une issue démocratique et pacifique dans un esprit de dialogue et de responsabilité. Nous maintenons cette ligne», a-t-elle déclaré, soulignant que «nous espérons que les élections contribueront à répondre aux aspirations profondes du peuple algérien, dans le respect des droits fondamentaux et dans un climat d’apaisement».
Par ailleurs, Mme Kocijancic a souligné qu’il était «important que les libertés d’expression, d’association et de réunion soient garanties aux citoyens comme prévu par la Constitution de la République algérienne», affirmant que ces droits fondamentaux «se trouvent au cœur des relations entre l’UE et l’Algérie».
En conclusion, soulignant l’importance du partenariat entre l’UE et l’Algérie, la responsable a réaffirmé l’engagement de l’UE «à continuer à approfondir les relations avec l’Algérie, dans le respect de la souveraineté du peuple algérien».