Ce lundi 26 août correspond au deuxième jour de la visite d’inspection et de travail du général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP) et vice-ministre de la Défense nationale. À Oran, dans l’ouest de l’Algérie, la marine nationale a testé, pour la première fois dans des manœuvres avec munitions réelles, les deux derniers sous-marins de classe Kilo et de version 636 acquis auprès de la Russie, a indiqué un communiqué de la Défense nationale.
Le chef d’état-major de l’ANP a supervisé un «exercice de tirs de missiles [Club-S, ndlr] contre des objectifs de surface à partir des deux sous-marins qui viennent, récemment, renforcer les capacités de nos forces navales», a affirmé le communiqué.
C'est lors de la visite du général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah à Moscou en 2013, que la décision de l'achat des deux sous-marins avait été prise, rappelle le site algérien d’information militaire Menadefense. «Deux autres submersibles [les 5e et 6e sous-marins de classe Kilo version 636, ndlr] feront l'objet d'un nouveau contrat pour des livraisons à l'horizon 2020-2022, probablement pour remplacer les sous-marins de première génération Kilo 877EKM», souligne la même source. En définitive, les deux bâtiments auront été livrés en 2018.
La marine algérienne dispose à présent de 6 sous-marins de classe Kilo au total, dont 3 en version 636 «trou noir».
Baptisé «trou noir» par les experts de l'Otan pour sa discrétion, le sous-marin diesel-électrique polyvalent du projet 636 Varchavianka (Improved Kilo, selon le code Otan) appartient à la 3e génération de sous-marins. Il a un déplacement de 2.350 tonnes en surface et de 3.950 tonnes en plongée, et une vitesse de 17 à 20 nœuds. Ce submersible a 45 jours d'autonomie. Il peut être doté de quatre missiles Kalibr, de 18 torpilles de 533 mm (six tubes) et de 24 mines, et plonger à 300 mètres de profondeur. Son équipage se monte à 52 personnes.
Le développement des capacités de l’ANP
Lors de son allocution devant les cadres de la 2e région militaire, le général Gaïd Salah a mis l’accent sur le fait que «l’aboutissement du processus de développement des forces armées constitue le fruit mérité de la démarche continue du haut commandement à emprunter la voie de l’optimisation rationnelle de l’ensemble des moyens humains, matériels et des infrastructures disponibles, tout en œuvrant toujours à une parfaite exploitation des connaissances scientifiques et technologiques acquises, et ce, outre la nécessité de voir toutes les composantes de notre armée revêtir un caractère opérationnel et professionnel intégré, compatible et cohérent.»
Dans un entretien accordé à Sputnik, Mokhtar Saïd Mediouni, ex-colonel de l’armée de l’air algérienne, a levé le voile sur les enjeux de l’initiative de modernisation initiée depuis 2007 par le haut commandement de l’ANP. Il a abordé les objectifs que cette dernière s’est fixée en matière de développement de son industrie militaire et de son impact sur l’économie civile. Il a également mis en avant la nécessité de maîtriser les technologies de pointe.
«L’armée algérienne ne veut pas juste consommer des moyens militaires, mais elle veut également comprendre et maîtriser les systèmes technologiques de pointe et développer sa propre industrie avec ses propres moyens», a-t-il insisté, faisant savoir que l’ANP voulait «acquérir d’une manière plus pragmatique ces technologies et faire en sorte que la maitrise soit encore plus efficace».