Alors qu’il en avait fait sa règle d’or depuis 2005, le gouvernement algérien vient d’annoncer officiellement, dans le cadre de son projet de loi de finances 2020, la possibilité de recourir à l’endettement extérieur en mettant ainsi fin à 14 ans de restriction. L’article 98 de ce projet de loi, rendu public mercredi 25 septembre, stipule que l’emprunt étranger est strictement dédié à financer des «projets stratégiques et structurants pour l’économie nationale».
«Nonobstant toutes dispositions contraires, le financement de projets stratégiques et structurants pour l’économie nationale, auprès des institutions financières de développement, est autorisé après avis des autorités compétentes», indique le texte, dans lequel il est également possible de lire: «Le recours à des emprunts identifiés de manière sélective et bien encadrée peut constituer un instrument pertinent pour permettre le financement d’investissements marchants et, pour notre pays, la réalisation d’objectifs plus ambitieux en termes de développement, de croissance et de création d’emplois».
Au demeurant, le gouvernement algérien a précisé auprès de quelles institutions financières internationales il allait s’endetter.
Ainsi, «l’Algérie peut, du fait du niveau de ses participations dans le capital, bénéficier de conditions avantageuses de financement auprès de ces institutions », précise le gouvernement, considérant qu’il «serait opportun pour notre pays de ne pas exclure la possibilité d’un recours sélectif à l’emprunt auprès de ces institutions pour le financement de projets productifs, stratégiques, structurants et ciblés suivant des critères prédéfinis».
L’endettement extérieur en remplacement de la planche à billets?
Auparavant, le déficit budgétaire était financé par la planche à billets, abandonnée par le gouvernement dans le cadre du même projet de loi de finances 2020.
Durant les 20 années au pouvoir du Président déchu Abdelaziz Bouteflika, l’Algérie a dépensé plus de 1.000 milliards de dollars, selon les chiffres annoncés par l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, actuellement en prison pour des affaires de corruption.