La crise économique s’accentue en Algérie et mettrait en péril les emplois de 175.000 travailleurs du BTP

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En raison de la crise économique en Algérie, 36.000 entreprises dans le secteur du BTP risquent de déposer le bilan et de provoquer ainsi la destruction de 175.000 emplois dans ce secteur, selon un communiqué de l’Association générale des entrepreneurs algériens, qui a appelé le gouvernement à agir.

Depuis la chute des prix du pétrole en 2014, la situation financière de l’Algérie s’est dégradée, impactant négativement l’ensemble de l’économie nationale. La décision du gouvernement de geler plusieurs projets d’infrastructure a mis en berne les activités dans le domaine du bâtiment et des travaux publics, qui à leur tour ont pesé négativement sur d’autres secteurs qui en dépendent. Ainsi, l’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) a tiré la sonnette d’alarme dans un communiqué, le 28 août, sur la situation économique de l’industrie de fabrication des matériaux de construction. Selon elle, la production a baissé de près de 80%.

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Selon l’AGEA, cette baisse drastique de la production met en danger 36.500 entreprises dans le secteur du BTP, qui risquent de fermer à court terme. En cas de non inversement de cette tendance, l’association a averti que pas moins de 175.000 travailleurs du secteur seront «menacés de se retrouver sans emploi à la veille de la rentrée sociale».

Face à cette situation, l’association a appelé les autorités du pays à agir vite pour trouver des solutions, suggérant l’ouverture d’un dialogue sur la situation économique du pays.

Dans cette optique, la loi de finances de 2020 sera décisive pour l’économie algérienne, car elle constitue la dernière fenêtre de tir dont dispose le gouvernement pour enclencher les réformes structurelles et les mesures d’urgence à même de redresser la situation.

L’économie algérienne depuis 2014

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La crise économique rattrapera-t-elle la révolution populaire en Algérie?
L’économie algérienne a été maintenue en activité, depuis novembre 2017, grâce au financement non conventionnel, décidé par le gouvernement d’Ahmed Ouyahia, actuellement en prison pour des affaires de corruption. Depuis la chute des prix du pétrole en 2014, les réserves de change du pays, à titre d’exemple, sont passées d’environ 179 milliards de dollars à la fin de la même année, à environ 80 milliards en décembre 2018, selon les notes de conjoncture de la Banque d’Algérie correspondant aux mêmes périodes.

Les volumes d’exportation des hydrocarbures, seule source de devises pour le pays, sont en recul inquiétant. Un document officiel publié par l’italien ENI a révélé que les exportations de gaz algérien vers l’Italie sont estimées à 3,73 milliards de mètres cubes fin juin alors qu’elles étaient de 6,48 milliards de mètres cubes à la même période en 2018, ce qui représente une baisse de 42,4%. Le taux de chômage en Algérie, qui dépasse déjà les 11%, risque encore de connaître une importante hausse, selon certains experts algériens.

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À cette situation économique vient se greffer une crise politique qui dure depuis le 22 février. Sans Président de la République élu depuis le 2 avril, date de démission de l’ex-chef d’État Abdelaziz Bouteflika, le gouvernement se contente de gérer les affaires courantes jusqu’à l’élection d’un nouveau Président.

L’appel de l’armée algérienne

Lors de son deuxième jour de visite de travail dans la deuxième région militaire, à Oran, dans l’ouest de l’Algérie, le chef d’état-major de l’ANP a mis l’accent sur la nécessité d’organiser l’élection présidentielle dans les plus brefs délais.

La «phase cruciale que l'Algérie traverse requiert de la sagesse, de la patience et de la clairvoyance», a affirmé le général Gaïd Salah, rappelant l’«approche bien étudiée» du haut commandement pour accompagner la révolution populaire du 22 février. «Cette approche s'articule sur la primauté de la légitimité constitutionnelle, à travers l'organisation d'une élection présidentielle transparente dans les plus brefs délais», a-t-il précisé.

Mettant l’accent sur l’urgence de la situation que connaît l’Algérie en ce moment à divers niveaux et dans tous les domaines, en particulier économique, le chef de l’ANP a affirmé que «le temps n'est pas de notre côté, comme nous l'avons souligné à maintes reprises, et parce que tout ce que nous avançons est basé sur des informations avérées et des données fiables qui confirment toutes que c'est le choix le plus sûr et le plus adéquat pour sortir de la crise actuelle».

Et pour cause, si un projet de loi de finances inadapté à la situation actuelle venait à être adopté par le Parlement, il mettrait le prochain Président de la République et son gouvernement dans une situation où la marge de manœuvre dont ils disposeront sera réduite.

 

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