Instaurée en 2009 en Algérie, la règle 49/51 — qui limite à 49% la part d'investissements étrangers dans une société de droit local — sera finalement allégée dans le cadre de la Loi de finances 2020 en cours d’élaboration. La décision du gouvernement algérien a été saluée par bon nombre d’experts qui entrevoient une ouverture salutaire pour l’économie nationale sur les Investissement directs étrangers (IDE). Le patronat algérien, lui, reste divisé sur la question.
Dans un entretien accordé au quotidien El Moudjahid, Mourad El Besseghi, expert financier, a affirmé qu’«il est évident que l’abandon de cette règle va alléger le dispositif d’investissement et contribuer à l’attractivité des IDE, mais elle n’est pas l’unique mesure à engager pour mettre en place les mécanismes d’amélioration du climat des affaires». «Tous les volets (politique, juridique, fiscal etc.) sont à réformer afin de drainer véritablement les capitaux étrangers».
Quels secteurs seront concernés?
Alors que l’avant-projet de Loi de finances 2020 n’a pas encore été publié dans sa totalité, certains responsables algériens se sont exprimés sur le sujet.
L’ancien ministre de l’Industrie Abdessalam Bouchouareb avait indiqué que la règle 49/51 était «appelée à disparaître en 2020, année de la disparition des barrières tarifaires et de l'établissement de la zone de libre-échange, conformément à l'Accord d'association avec l'Union européenne».
Le patronat algérien divisé
Contrairement à l’AGEA, opposée à la suppression de la règle 49/51 pour les «secteurs non stratégiques», le Forum des chefs d’entreprises (FCE) est plutôt favorable à la mesure. «Je pense que c’est une loi à abroger, peut-être la garder sur des secteurs stratégiques, et non pas la généraliser», a déclaré Sami Agli, président du FCE, dans un entretien accordé à la Chaîne 3 de la radio nationale.
En 2018, l‘Algérie a accueilli 1,5 milliard de dollars d’investissements directs étrangers, qui est l’un des taux les plus faibles dans la région.