Après avoir recouru pendant près de deux ans à la planche à billets, le Premier ministre algérien Noureddine Bedoui a annoncé officiellement la décision de son gouvernement de mettre un terme définitif au «financement non conventionnel» de l’économie, a rapporté l’Algérie Presse Service (APS). Dans un discours lu en son nom par le ministre de l’Intérieur Salah Eddine Dahmoune, à l’occasion de la conférence nationale sur le renforcement de la prise en charge sanitaire dans les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux, tenue à Alger, M.Bedoui a souligné que cette décision avait été prise dans le but de sauvegarder l’avenir des générations futures.
«Ce sont là les lourdes responsabilités que chacun de nous doit assumer pour la préservation des chances et droits des futures générations, qui ne doivent aucunement être hypothéqués», a-t-il affirmé, faisant état de «l’abandon définitif du financement non conventionnel».
Les défis de la loi de finances 2020
Selon le projet de loi de finances 2020, actuellement en phase de finalisation au gouvernement, l’Algérie fera face à une baisse de ses recettes de 8,3% et ce malgré une hausse de 5,3% de la fiscalité ordinaire. Cette baisse globale des recettes s’explique par le fait que le gouvernement anticipe un recul de la fiscalité pétrolière en 2020. Pour financer ce déficit budgétaire, estimé entre 1.800 milliards de dinars (soit près de 14 milliards d’euros) et 2.000 milliards de dinars (15 milliards d’euros) par certains experts algériens, le gouvernement a annoncé des mesures fiscales qui seront rendues publiques dans les prochains jours.
Cette émission s'inscrit dans le cadre d'un plan quinquennal de recours à la planche à billets qui a été approuvé par les parlementaires en septembre 2017 afin de financer la dette publique, d'éviter une cessation du versement des salaires et pensions aux fonctionnaires et retraités et de relancer les projets à court de financement.