C'est une histoire aussi inattendue que rocambolesque qui a touché une photo prise par Sputnik lors de l'incendie de Notre-Dame.
Notre correspondant sur place prend quelques photos de l'incendie. À 19 h 54, le cliché suivant est capté puis envoyé à notre rédaction. Il sera publié sur notre page Facebook sans légende, comme la quasi-totalité de nos photos du tragique événement ce jour-là.
Le lendemain, Sputnik reçoit un message d'un journaliste de 20 minutes nous indiquant que cette photo était devenue virale et nous demande précisions et commentaire à son sujet.
Sputnik accède donc à la requête de ce journaliste, qui publiera un article à son sujet. Pourtant, malgré nos clarifications, nous découvrons que la Cheffe de service actualités 20 minutes, Aude Lorriaux, accuse Sputnik sur Twitter de propager «des fausses infos visant à semer la haine». Un véritable procès d'intention.
En fait, Aude Lorriaux, puis d'autres médias comme La Dépêche du Midi, insinuent ou nous accusent directement d'avoir lié l'incendie de Notre-Dame à l'Islam. Il n'en est rien. D'ailleurs, rien n'indique que ces deux personnes qui passaient simplement dans le cadre de notre photographe soient musulmanes. Trouver du racisme dans cette photographie n'est possible que si l'on veut à tout prix le trouver.
«Des musulmans rient pendant que des flammes dévorent la cathédrale de Notre-Dame durant la semaine sainte #notredame Des djihadistes se sont délectés de ce feu ravageant la cathédrale de Paris, en France, montrent des photos de médias des flammes, de la fumée, et de leur expression joyeuse.»
Sa publication a été partagée plus de 33.000 fois. Mais à aucun moment, Sputnik n'est lié à celle-ci, Pamela Geller ayant détourné notre photo, sans nous créditer, pour servir sa propre interprétation.
Notre photo a été partagée, toujours sans copyright, dans de nombreux pays, notamment en Espagne, en Slovaquie, en République tchèque, en Allemagne… à tel point que PolitiFact, un média américain assurant s'occuper de «fact-checking», a publié un article à son sujet. Cet article est lui-même une fake news en bonne et due forme. PolitiFact affirme ainsi que cette photo est un «montage».
Cette photo est certifiée Sputnik. Elle a été prise par notre correspondant et publiée par nos soins. La rédaction possède l'original de la photo en question ainsi qu'une vidéo tournée par notre correspondant quelques secondes après la prise du fameux cliché. Cette vidéo illustre parfaitement le contexte de cette prise de vue et montre notamment l'un des jeunes gens présents sur la photo passer sous le ruban de balisage de la police. Nous mettons volontiers ces images à disposition de tous journalistes-enquêteurs qui souhaiteraient s'assurer de leur authenticité.
Ce média de «fact-checking» est donc lui-même un créateur de fake news, accusant directement notre agence d'avoir effectué un montage. Hélas, cette «étude» de notre photographie a été reprise en Allemagne, en République tchèque, en Slovaquie, par de nombreux articles et médias expliquant que des internautes s'étaient fait avoir par un montage.
Exemple ici avec le média slovaque Dennikn.
À aucun moment, Sputnik n'a insinué que ces deux individus étaient musulmans ni qu'ils riaient en raison de l'incendie. Le fait que des groupes opposés à l'Islam s'en soient servi ne justifie en rien les accusations de propager «la haine» nous visant ou encore les accusations de montage afin de faire accuser une communauté. Certains médias assurant lutter contre les Fake news en propagent donc eux-mêmes. Pour sa part et afin de clore définitivement cette polémique stérile, Sputnik a tenté de contacter ces deux personnes, sans succès pour l'instant.