Lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu, le président de la république autoproclamée du Kosovo Hashim Thaçi a prétendu que la création d'une armée kosovare ne contrevenait ni à la résolution 1244 du Conseil, ni à la Constitution du Kosovo, ni au Plan Ahtisaari, ni au droit international, en tant que tel, a rappelé à Sputnik Slobodan Samardzic, ex-ministre serbe pour le Kosovo-et-Métochie.
L'interlocuteur de l'agence a indiqué que le Plan Ahtisaari n'avait pas été adopté au niveau du Conseil de sécurité de l'Onu bien qu'il ait été soutenu par les pays-partisans de l'indépendance du Kosovo, tels que les États-Unis et le Royaume-Uni.
Selon M.Samardzic, proposé en 2007 par le médiateur des Nations unies au Kosovo, Martti Ahtisaari, le Plan Ahtisaari est resté lettre morte et n'a jamais remplacé la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies grâce aux efforts de la Russie et de la Chine.
«Il est toutefois vrai que les Américains s'en sont servis pour créer le soi-disant État kosovar», a poursuivi l'ex-ministre.
Et de souligner que la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'Onu était toujours le seul cadre légal dans la question du Kosovo bien que beaucoup préfèrent l'ignorer.
M.Samardzic constate que Pristina et ses alliés comprennent que seule l'«occupation» du Kosovo ne suffit pas pour confirmer la souveraineté des Albanais sur cette province serbe. Aussi, les Kosovars exigent-ils que la Serbie signe un document, selon lequel elle reconnaît l'indépendance de sa province méridionale, document qui confirme cette indépendance au regard du droit international.
«Mais si l'État [serbe, ndlr] tient à défendre une partie de son territoire, son propre droit et le droit international, il doit s'en tenir à cette résolution [1244, ndlr], document qui est la bête noire des États-Unis, de l'Europe et des Albanais», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.
Adopté en 1999, la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'Onu sur les forces de sécurité autorisées au Kosovo est un document international de base pour le règlement du conflit kosovar qui contient des exigences absolument claires sur la démilitarisation de tous les groupes armés des Albanais kosovars en n'autorisant que le déploiement du personnel multinational sous contrôle international.
Les députés du parlement de la république autoproclamée du Kosovo ont voté le 14 décembre en faveur de la création d'une armée nationale. En vertu de la loi en question, la force de sécurité du Kosovo (KSF) sera chargée d'«assurer l'intégrité territoriale du pays», «de protéger la propriété et les intérêts de la république», «d'apporter un soutien militaire aux autorités civiles en cas de catastrophe et de participer à des opérations internationales».
Aujourd'hui forts de 2.500 membres, les effectifs de la KSF doivent en outre passer à 5.000, plus environ 3.000 réservistes. Ce vote a été immédiatement salué par les États-Unis, alors que le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a regretté la décision de Pristina.