La décision sur la transformation des forces de sécurité du Kosovo en armée régulière constitue une «violation gravissime» de la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'Onu et menace la paix dans la région, a déclaré Vassili Nebenzia, l'ambassadeur de la Russie auprès des Nations unies, lundi lors d'une séance extraordinaire du Conseil de sécurité de l'Onu.
«La résolution contient des exigences absolument claires sur la démilitarisation de tous les groupes armés des Albanais kosovars en n'autorisant que le déploiement du personnel multinational sous contrôle international», a précisé le diplomate russe.
Il a également qualifié de «regrettable» la position de l'Union européenne qui, selon lui, «ferme les yeux sur la création illégitime de l'"armée" du Kosovo».
«La violation de la résolution 1244 a lieu non seulement sur fond du laisser-faire direct mais aussi avec le soutien des puissances occidentales, y compris moyennant la Force pour le Kosovo déployée dans la région en conformité avec cette résolution», a-t-il ajouté.
M.Nebenzia a fait part de son espoir que l'UE emploierait tous ses efforts afin d'«éviter la future dégradation de la situation», en insistant sur l'annulation des décisions «controversées» des autorités kosovares sur les droits de douane et les «forces armées».
Les députés du parlement de la république autoproclamée du Kosovo ont voté le 14 décembre en faveur de la création d'une armée nationale. En vertu de la loi en question, la force de sécurité du Kosovo (KSF) sera chargée d'«assurer l'intégrité territoriale du pays», «de protéger la propriété et les intérêts de la république», «d'apporter un soutien militaire aux autorités civiles en cas de catastrophe, et de participer à des opérations internationales».
Aujourd'hui forts de 2.500 membres, les effectifs de la KSF doivent en outre passer à 5.000, plus environ 3.000 réservistes. Le vote de vendredi a été immédiatement salué par les États-Unis, alors que le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a regretté la décision de Pristina.