La partie russe ne peut exclure que Washington déploie en Europe dans un futur encore indéterminé des missiles à courte et moyenne portée, a fait savoir mardi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov.
«Même si l’on admet qu’aujourd’hui Washington et ses alliés au sein de l’Otan ne l’envisagent pas, nous ne pouvons exclure l’apparition de telles idées et de projets demain, compte tenu des dégradations sensibles des conditions de sécurité dans la zone Euro-atlantique, le sentiment antirusse persistant au Congrès américain et des manifestations dominantes de russophobie au sein de l'Otan», a-t-il déclaré dans une interview accordée au journal russe Kommersant.
Et d’ajouter que les ententes politiques et même les accords juridiquement contraignants ne pouvaient dans le contexte actuel donner de garantie complète et durable, ce que l’état dans lequel se trouve le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) ne fait que prouver.
La Russie a déclaré à plusieurs reprises qu’elle tenait les engagements pris dans le cadre du Traité FNI. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a en outre fait remarquer que Moscou avait des questions à poser à Washington. La partie russe souligne que les États-Unis déploient sur terre, notamment sur une base militaire en Roumanie ainsi qu’en Pologne, des installations capables de lancer des missiles de croisière de type Tomahawk ce qui est interdit par le Traité. La Russie a également fait remarquer que Washington développait des drones d’attaque et finançait les recherches sur la création d’un missile de croisière basé au sol.