Des responsables des services de renseignement saoudiens proches du prince héritier, Mohammed ben Salmane, ont interrogé un petit groupe d'hommes d'affaires l'année dernière sur la possibilité de recourir aux services d'entreprises privées dans le but d'assassiner des ennemis iraniens du royaume, plus particulièrement le général Qassem Soleimani, commandant de l'unité spéciale Al-Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique, a rapporté The New York Times, en se référant à trois sources proches des échanges.
Une réunion se serait tenue à Riyad avec la participation du général-major Ahmed al-Assiri, limogé par la suite en raison de ses liens avec l'assassinat de Jamal Khashoggi.
The New York Times indique que la réunion a été organisée par George Nader, un homme d'affaires américano-libanais et qu'elle s'est déroulée en présence de Joel Zamel, un Israélien ayant des liens étroits avec les agences de renseignement et de sécurité de son pays.
«L'intérêt pour les assassinats, les opérations secrètes (…) marquent un changement de politique étrangère pour le royaume, qui a historiquement évité de telles méthodes qui pourraient créer une instabilité et mettre en péril la position confortable de l'Arabie saoudite en tant que plus grand fournisseur mondial de pétrole», résume le quotidien.
La Turquie mène sa propre enquête sur ce meurtre. Le 31 octobre, le procureur général d'Istanbul a annoncé que, dès son arrivée au consulat, Jamal Khashoggi avait été tué par strangulation, son corps ayant par la suite été démembré. Il a souligné le caractère prémédité de ce meurtre.