Des officiers du service de sécurité du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul ont essayé de bloquer l’accès de la police turque aux vidéos des caméras de surveillance après l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, a affirmé mardi le journal Sabah se référant à une source au sein du renseignement turc.
Ils auraient chiffré les vidéos filmées le jour de l’assassinat de M.Khashoggi et bloqué l’accès à la vidéo montrant le journaliste à l’entrée du consulat, ainsi que ses assassins présumés.
Toutefois, les services de sécurité turcs avaient pu regarder ces vidéos la veille, le 5 octobre. Ils sont également parvenus à rétablir leur accès aux vidéos après la visite des officiers saoudiens, note le journal. Ces vidéos ont plus tard été rendues publiques.
Le journal Sabah avait précédemment affirmé qu’une «équipe de nettoyeurs» saoudienne composée de 11 membres, dont un chimiste et un expert en toxicologie, était arrivée à Istanbul le 11 octobre pour effacer les preuves de l'assassinat. Toujours selon Sabah, les enquêteurs turcs n’ont pu avoir accès au consulat et à la résidence que lorsque le corps a eu disparu et toute trace été effacée.
Riyad a récemment fini par reconnaître la mort du journaliste disparu le 2 octobre au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul. Les autorités saoudiennes assurent que Jamal Khashoggi a été tué dans une rixe et démentent avoir ordonné son assassinat. Selon Riyad, 18 personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette affaire.
La Turquie mène sa propre enquête sur ce meurtre. Le 31 octobre, le procureur général d'Istanbul a annoncé que, dès son arrivée au consulat, Jamal Khashoggi avait été tué par strangulation, son corps ayant par la suite été démembré. Il a souligné le caractère prémédité de ce meurtre.