L'Arabie saoudite ne serait pas le seul pays arabe ayant utilisé un logiciel israélien pour espionner, affirme Citizen Lab cité par le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Les analystes indépendants font allusion à la compagnie israélienne NSO Group Technologies, fondée en 2010 et spécialisée dans le cyber-renseignement.
Les experts précisent que NSO Group Technologies vend le logiciel Pegasus qui fonctionne aussi bien sur un iPhone que sur un téléphone Android. Le virus parvient à la victime sous la forme d'un lien à l'intérieur d'un message. Quand la personne ouvre le lien, elle se retrouve sous surveillance: celui qui l'espionne obtient un accès total aux informations personnelles de la victime, à la correspondance et aux photos. Ces technologies permettent d'activer furtivement le micro et la caméra du téléphone afin de suivre la proie en temps réel.
Les spécialistes de Citizen Lab ont découvert que les logiciels espions de NSO conçus pour s'introduire dans la plupart des smartphones commercialisés étaient utilisés dans 45 pays. Le premier rapport publié par les analystes en 2016 décrivait en détail comment le militant des droits de l'homme Ahmed Mansour était devenu une cible supposée des autorités émiraties. En 2017, Citizen Lab a également rapporté des abus de Pegasus au Mexique, qui avait pour cible des avocats, des journalistes et des politiciens. En août 2018, Amnesty International a annoncé qu'un certain dissident saoudien résidant à l'étranger et un collaborateur de l'ONG avaient été espionnés. Le gouvernement du Panama a été accusé d'espionner systématiquement l'opposition. Des virus de Pegasus ont également été découverts aux USA et en France.
La coopération économique bilatérale a été gelée. Les projets d'investissement ont été suspendus. Le ministère des Affaires étrangères saoudien a rappelé son ambassadeur du Canada et proclamé son homologue canadien à Riyad persona non grata. «Sommes-nous une république bananière à vos yeux?», s'est indigné le chef de la diplomatie saoudienne Abdel al-Joubeir. Toutefois, selon lui, cette situation conflictuelle pourrait se normaliser si le Canada présentait ses excuses.
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