Provoqués par la guerre commerciale actuellement en cours, les chocs économiques en Chine se répercuteraient inévitablement sur les autres marchés émergents, leur dynamique dépendant largement des indices de l'économie chinoise, a déclaré à Sputnik Bian Yongzu, du centre des études financières de l'Université Renmin, en Chine.
«Il va sans dire que la situation dans l'économie chinoise influera sur d'autres économies émergentes, ces dernières coopérant étroitement avec la Chine […] qui importe d'immenses volumes de matières premières et de ressources énergétiques, tout en exportant des produits industriels finis», a-t-il constaté.
Avant d'admettre que la récession en Chine entraînerait la chute des prix des matières premières et des ressources énergétiques.
«Je pense toutefois que l'économie chinoise restera somme toute stable, et sa demande en ressources ne changera par conséquent pas beaucoup. Néanmoins, sur les marchés des capitaux où la part des États-Unis et d'autres pays industrialisés occidentaux est grande, des changements des prix sont possibles», a souligné M. Bian.
Et de rappeler que les crises au Venezuela et au Brésil n'avaient pas du tout été provoquées par la réduction des exportations de ces pays, mais par leur endettement. Aussi, de plus en plus de pays acceptent-ils le yuan à titre de nouvelle monnaie de réserve.
«Ce seront plutôt les marchés de capitaux plutôt que la situation économique en Chine qui feraient pression sur les marchés des pays émergents», a estimé l'expert.
Il a par ailleurs relevé que la Chine se montrait désormais plus prudente dans la sélection de ses projets d'investissement en Afrique ou en Amérique latine, et que dans l'actuelle conjoncture économique mondiale défavorable, la Chine ne se presserait pas pour sauver d'autres marchés, ayant elle-même besoin de capitaux pour résoudre ses propres problèmes intérieurs.