La Chine est prête à adopter des contremesures à chaque nouvelle démarche hostile des États-Unis, et la Maison blanche a déjà dit vouloir augmenter les taxes commerciales sur 200 milliards de dollars de produits chinois, écrit vendredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Donald Trump a déjà évoqué à plusieurs reprises le problème du déséquilibre commercial entre les USA et la Chine — en 2017, le déficit américain dans le commerce avec Pékin s'élevait à 376 milliards de dollars. Par cette série de taxes sur les importations chinoises, le dirigeant américain espère redresser la balance commerciale. La guerre commerciale a formellement commencé entre les deux pays le 6 juin, après la première hausse des taxes douanières réciproques.
L'augmentation des taxes de 25% sur les produits chinois risque de ralentir l'économie mondiale, estiment les experts russes et étrangers.
«Si les USA décidaient de doubler les taxes prévues précédemment, cela provoquerait une plus grande baisse des échanges mondiaux que prévu. D'après nos estimations, cette décision pourrait réduire de 1-1,5 point la croissance du PIB mondial», prédit Vassilissa Baranova, analyste de l'agence de notation AKRA. Cette période de ralentissement pourrait durer. Au final, après l'adoption de toutes les taxes, l'économie mondiale afficherait une croissance de 1,5-2% par an au lieu de 3-4% actuellement.
«En cas de conflit commercial à part entière entre les USA et la Chine, le baril de Brent reculerait jusqu'à 50-60 dollars. Dans ce cas, nous assisterions à un reflux d'argent de tous les marchés émergents», estime Roman Tkatchouk, analyste de la compagnie Alpari. Les guerres commerciales sont susceptibles de ralentir la croissance économie mondiale de 1-2 points et de perturber les chaînes logistiques à travers le monde, reconnaît Alexeï Antonov, analyste pour Alor Broker.
Selon Alexandre Taraskine, analyste financier chez BKS Premier, la récente crise financière mondiale est là pour nous rappeler que «le foyer de la crise financière mondiale était situé aux USA, puis cette dernière s'est propagée sur pratiquement tous les pays, aussi bien développés qu'émergents, en se reflétant sur la croissance économique mondiale. Durant l'année la plus difficile, en 2009, les USA ont perdu 2,8% de PIB et la Russie 7,8%», conclut-il.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.