Le Maroc est pointé du doigt par la députée espagnole Ione Belarra et par la fondation porCausa sur la question de l'immigration clandestine. En effet, ces voix se sont élevées pour accuser Rabat d'avoir fait du chantage aux migrants lors de ses dernières négociations avec l'Union européenne portant sur la nouvelle mouture de l'accord de pêche UE-Maroc.
«Que le Maroc fasse de nous le chien de garde des frontières a des conséquences désastreuses», a déclaré Ione Belarra, la députée du parti espagnol d'extrême gauche Podemos, citée par le site d'information marocain Yabiladi dans son édition du 7 août. La parlementaire a mis en garde le gouvernement de son pays contre le risque que le Maroc utilise la carte de la migration clandestine pour «faire chanter» l'Espagne sur d'autres dossiers, selon le même site d'information.
«Il est plus difficile d'en être absolument certain, mais plusieurs observateurs suggèrent que le Maroc, comme il l'a fait par le passé, l'utilise dans le cadre de ces négociations très sensibles», a déclaré Gonzalo Fanjul, un enquêteur de la fondation cité par le média. «Traditionnellement, les forces de sécurité de l'État marocain serrent ou desserrent les vis en fonction des circonstances. L'un des éléments qui nous font penser que c'est un facteur est que dans ces flux de migrants, il y a beaucoup de Marocains. Or ces gens ne viennent pas de Libye», a-t-il précisé.
Évoquant le fait qu'il n'y a pas que le Maroc qui use de la carte de l'immigration clandestine dans ses négociations avec l'Union européenne, M.McNamara a souligné que «de toute évidence, [les Marocains] savent qu'il y a des accords à conclure avec l'UE en ce moment, tout comme le reste de l'Afrique», selon la même source.
«Le Maroc a ouvert les portes de l'immigration pour faire pression sur l'Europe, l'Espagne en particulier, en vue de les amener à signer l'accord de pêche», a déclaré le diplomate, précisant que cet accord était «nul et non avenu».