La fermeture du détroit d'Ormuz pour les pétroliers américains sera l'un des points de cette stratégie d'«habile résistance économique», a déclaré à Sputnik Seyed Hossein Naghavi-Hosseini, porte-parole de la commission spéciale iranienne pour le Plan d'action global conjoint (JCPOA).
«L'Iran a accès au golfe Persique, au détroit d'Ormuz et à la mer d'Oman. Il serait tout à fait contraire à la logique si les autres pays de la région vendaient leur pétrole et l'Iran non. La stratégie de l'Iran se résume ainsi: soit tous vendent leur pétrole, soit personne! Les Américains savent que l'Iran peut bien le faire», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Hoshayr Rostami, directeur du département financier de la filiale iranienne de l'Institut canadien de recherches économiques Finapath, a souligné pour sa part que la situation géostratégique de l'Iran constituait un avantage qui lui permettrait de faire face aux États-Unis.
«Par ses déclarations, Trump cherche à exercer une pression psychologique et à semer le chaos économique. […] Mais on ne doit pas oublier la situation géopolitique de l'Iran», a rappelé l'économiste.
Et de reconnaître qu'il ne serait sans doute pas simple pour l'Iran de verrouiller techniquement le détroit d'Ormuz.
«Mais si les sanctions américaines font baisser nos revenus, nous devrons compenser le préjudice entraîné par ces sanctions, en mettant à profit nos connaissances», a prévenu l'interlocuteur de Sputnik.
Le détroit d'Ormuz est une route commerciale vitale: 20% du pétrole brut mondial passent par la voie navigable, qui ne mesure que 29 milles marins de large à son point le plus étroit.
Les relations entre l'Iran et les États-Unis, particulièrement mauvaises depuis la révolution iranienne de 1979, se sont aggravées lorsque Donald Trump avait annoncé en mai, que les États-Unis se retiraient de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015. Le Président américain avait qualifié cet accord de «catastrophique» et de «déséquilibré» et avait accusé l'Iran d'être «le principal soutien du terrorisme». Washington avait décidé d'imposer de lourdes sanctions contre Téhéran et menacé les grandes entreprises qui continueraient à y travailler, les forçant à abandonner leurs investissements sur place.