Le golfe Persique est à nouveau sous les projecteurs. Et si récemment c'était pour une occasion agréable: les Iraniens ont célébré avec éclat la fête nationale du Jour du golfe Persique, quelques jours plus tard l'environnement médiatique autour du golfe est devenu fortement négatif.
Le Corps des gardiens de la révolution islamique a prévenu mercredi que l'Iran bloquerait l'accès au détroit d'Ormuz à tout navire des Etats-Unis et de leurs alliés s'il présentait une menace à la sécurité de la république islamique, a communiqué le général Hossein Salami, commandant adjoint des Pasdarans.
Le chef spirituel de l'Iran a conseillé aux Américains de quitter une fois pour toutes la région du Golfe, en indiquant que "le Golfe est la maison de la nation iranienne. Nous devons être présents dans cette région… Ce sont les Américains qui devraient expliquer pourquoi ils sont venus ici de l'autre bout du monde pour organiser des exercices militaires".
Cependant, la rhétorique émotionnelle des dirigeants iraniens masque une base juridique réelle. Dans certains cas, l'Iran a en effet le droit de bloquer le détroit d'Ormuz. Dans un entretien accordé à Sputnik, l'ancien conseiller du ministre iranien des Affaires étrangères, membre du comité parlementaire de la défense Sabbah Zanganeh, a commenté cette question.
"Les Etats-Unis ont toujours essayé dans des régions importants et stratégiques, en particulier là où il s'agit d'énergie, de créer des tensions ou des conflits afin d'atteindre leurs objectifs", a affirmé M.Zanganeh.
Selon lui, il y a eu récemment une recrudescence des provocations américaines. La raison principale est la déception du Conseil de coopération des Etats arabes du Golfe (CCG) qui essaye à son tour de retourner tout le monde contre l'Iran.
"Si un navire étranger compte entrer dans le golfe Persique à travers le détroit d'Ormuz et que les autorités iraniennes qualifient sa présence de menace potentielle pour la région, la Convention sur le droit de la mer de 1982 donne à l'Iran une autorité absolue de ne pas permettre à un tel navire de traverser le détroit d'Ormuz", a-t-il expliqué.
Face au renforcement des sanctions prises par plusieurs pays contre l'Iran en raison de son programme nucléaire fin 2011, l'Iran avait déjà menacé de verrouiller le détroit d'Ormuz, un des corridors les plus stratégiques de la planète par lequel transite près de 40% du trafic maritime pétrolier mondial.