Moscou a réagi au nouvel empoisonnement près de Salisbury. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a qualifié la situation à Amesbury de «sale jeu politique». Selon la diplomatie russe, il n'est pas l'heure de politiser les incidents à Amesbury et Salisbury, il faut concentrer les forces sur l'organisation de l'enquête commune.
«Nous appelons le gouvernement de Theresa May à cesser les intrigues avec des agents chimiques toxiques et à ne pas faire obstacle à l'enquête sur ce qui s'est passé avec les citoyens russes sur le territoire du Royaume-Uni», a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe lors d'un point de presse.
Et de poursuivre:
«Nous appelons les forces de l'ordre britanniques à ne pas être malmenées par le sale jeu politique orchestré par certaines forces à Londres, et de commencer, enfin, à collaborer avec les forces de l'ordre russes.»
«Ce sont des nouvelles très alarmantes. Bien évidemment, cela nous préoccupe, comme ce n'est pas le premier incident pareil au Royaume-Uni.»
Deux personnes, un homme et une femme, toutes deux quadragénaires, ont été retrouvées inconscientes samedi 30 juin dans une habitation dans la ville d'Amesbury (sud de l'Angleterre). Scotland Yard a annoncé que le couple avait été empoisonné par l'agent innervant «Novitchok».
Amesbury est une ville voisine de Salisbury, où, le 4 mars dernier, l'ex-agent russe Sergueï Skripal et sa fille avaient été retrouvés inconscients aux abords d'un centre commercial.
Londres ne voit aucune similitude entre l'empoisonnement de l'ex-agent russe Sergueï Skripal et sa fille et celui du couple d'Amesbury, a déclaré le ministre de la Sécurité britannique Ben Wallace.
La Première ministre britannique, Theresa May, avait accusé la Russie d'être derrière l'empoisonnement des Skripal, sans toutefois présenter de preuves pour appuyer ses allégations, avant d'expulser 23 diplomates russes du Royaume-Uni.
La Russie a toujours démenti les allégations de Londres. Début avril, les chercheurs du laboratoire britannique de Porton Down avaient reconnu ne pas être en mesure d'établir le pays d'où provenait l'agent innervant utilisé dans cette tentative d'assassinat. Le gouvernement russe a à plusieurs reprises demandé à Londres de lui permettre de participer à cette enquête.