Manifestations du Rif: un père dénonce le silence de l’Espagne, de la France et des USA

© AFP 2024 Bas Czerwinski / ANP Manifestations au Rif marocain
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Le silence des États-Unis, de l’Espagne et de la France face aux évènements qui ont secoué le Rif marocain et les lourdes peines auxquelles ont été condamnés les leaders du mouvement Hirak a été dénoncé, le 3 juillet, par le père de Nasser Zefzafi.

Le père de Nasser Zefzafi, le principal leader du mouvement de contestation sociale Hirak dans le Rif marocain, condamné à 20 ans de prison ferme, le 26 juin, par le tribunal de Casablanca, a dénoncé, le 3 juillet, l'attitude des pays occidentaux, alliés du Maroc, sur les événements du Rif, et les lourdes peines dont ont écopées son fils et trois autres personnes dans cette affaire, selon l'agence de presse espagnole EFE.

Ahmed Zefzafi, le père de Nasser, a fermement critiqué «le silence des principaux États alliés du Maroc face aux événements du Rif et des condamnations lourdes, notamment la France, l'Espagne et les États-Unis d'Amérique».

«C'est comme si la France, l'Espagne et les États-Unis avaient un accord avec le Maroc pour nous donner des coups de bâton. Nous, les Rifains, sommes sortis du rang, et ils nous haïssent pour cela», a-t-il déclaré. «J'espère seulement que la mort nous emportera sans que nous ayons changé», a-t-il ajouté.

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Concernant la question de savoir si son fils allait faire appel de sa condamnation auprès de la cour d'appel de Casablanca, M.Zefzafi a annoncé que «Nasser n'a pas l'intention d'interjeter appel de la peine, parce qu'il ne fait pas confiance à la justice marocaine». Le père du chef de file du mouvement rifain a estimé «que cette affaire du mouvement Hirak n'est pas entre les mains de la justice». «La justice ne peut rien faire tant qu'elle n'a pas reçu des instructions par téléphone», a-t-il fait remarquer.

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Réagissant aux rumeurs qui ont dernièrement circulé dans la presse marocaine quant à savoir si son fils pourrait bénéficier d'une grâce royale, lors de la prochaine fête du trône, le 30 juillet, Ahmed Zefzafi a affirmé que «si mon fils ne fait même pas appel de la sentence, comment va-t-il demander une grâce?». Il s'est dit «très pessimiste quant à l'avenir de son fils et des 52 autres Rifains condamnés à différentes peines de prison dans le même procès». Pour lui, «les militants du mouvement contestataire resteront en prison».

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Le 26 juin au soir, le tribunal de Casablanca a rendu son verdict concernant les meneurs du mouvement de contestation sociale Hirak, né en octobre 2016 dans la région du Rif au Maroc, après la mort d'un vendeur de poissons broyé dans une benne à ordures. Nasser Zefzafi, Nabil Ahmjiq, Ouassim Boustati et Samir Ighid ont tous été condamnés à une peine de 20 ans de prison ferme pour «complot visant à porter atteinte à la sécurité de l'État». Un chef d'accusation qui aurait pu leur valoir la peine de mort, selon la loi marocaine.

Le journaliste marocain Hamid Elmahdaouy, directeur du site d'information Badil.info, arrêté et jugé dans le cadre de l'affaire du mouvement Hirak, a été aussi condamné le 28 juin 2018 par la cour d'appel de Casablanca à trois ans de prison ferme et au versement d'une amende de 3.000 dirhams (environ 270 euros).

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