On ne publie en Turquie aucune information sur la Syrie qui ne correspond pas aux intérêts des autorités. La presse mainstream et tous les autres médias, proches du gouvernement, ne se permettent que des publications qui soient tout à fait conformes à la position officielle d'Ankara, a déclaré Musa Ozugurlu à Sputnik.
«Cela s'explique essentiellement par la protection et les avantages assurés par le pouvoir à la direction desdits médias. Cette situation est typique pour l'ensemble de la Turquie», a constaté l'interlocuteur de l'agence.
Selon ce dernier, bien des journalistes essaient de justifier ce manque de professionnalisme, en se disant que «les intérêts de l'État priment sur tout».
«À part la désinformation sur la situation en Syrie, bon nombre de journalistes fabriquent des fausses nouvelles sur commande d'en-haut […], faisant passer des mensonges pour des événements réels. Malheureusement, de telles choses ne sont pas rares en Turquie. Somme toute, on a tout lieu d'affirmer que, dans la couverture de la situation en Syrie, la presse turque n'a pas passé l'examen», a reconnu M.Ozugurlu.
Et de rappeler qu'avant les événements en Syrie, les médias avaient déjà servi d'instrument de manipulation dans la couverture de la situation en Irak, au Vietnam et au Venezuela.
«Fausses nouvelles et désinformation sont préparées et publiées pour faire un "bouc émissaire" du dirigeant d'un "pays désagréable". […] La diffusion de fausses informations sur tortures et violences qui auraient été perpétrées sur les enfants en Syrie visait à induire en erreur la communauté internationale et à dresser le peuple syrien contre son gouvernement», a expliqué le journaliste qui avait longtemps travaillé en Syrie.
Et de relever que depuis le début de la crise en Syrie, l'opinion publique dans le monde recevait une information non vérifiée et non confirmée, tendant à dénigrer l'image de la direction syrienne.
«Sputnik peut écrire autant qu'il veut sur la provocation à Douma, en produisant des preuves et des témoignages, mais cela ne sera pas porté à la connaissance d'un large public, les médias étant intéressés à présenter Assad ou la Russie sous un mauvais jour», a résumé M.Ozugurlu.
Les pays occidentaux ont accusé Damas d'avoir perpétré une attaque chimique à Douma. La Russie a démenti les informations concernant une bombe au chlore qui aurait été larguée par les forces gouvernementales syriennes. Les militaires russes ont qualifié de fausses les photos de victimes de la prétendue attaque chimique à Douma, publiées par les Casques blancs sur les réseaux sociaux. Moscou estime que l'objectif de ces informations mensongères est de protéger les terroristes.