L'opérateur du projet Nord Stream 2 a obtenu des autorités allemandes l'autorisation officielle de poser un tronçon du gazoduc d'une longueur de 55 kilomètres dans les eaux territoriales de la République Fédérale, selon un communiqué publié sur le site de la société Nord Stream-2 AG.
Cette autorisation a été accordée par le service des exploitations minières de la ville allemande de Stralsund (land de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale), qui a en outre approuvé la construction d'une partie terrestre du pipeline dans la commune de Lubmin, située dans les alentours de Greifswald.
Jens Lange, manager du Nord Stream 2, a qualifié cet événement d' «étape importante dans le processus complexe de l'approbation du projet».
Et de préciser:
«L'autorisation obtenue est le résultat d'une planification d'envergure et de débats publics. Nord Stream-2 AG est conscient de la responsabilité qui est la sienne de préserver cet écosystème fragile et prend en compte toutes les particularités dès la phase de planification. En outre, on prend en considération les intérêts de toutes les parties en question, tels que le transport maritime et le tourisme.»
En novembre dernier, le service des exploitations minières de la ville allemande de Stralsund avait délivré un permis de construire pour un tronçon du Nord Stream 2 dans la zone du plateau continental allemand (une analogue d'une zone économique exclusive). Désormais, c'est le tour de l'Office fédéral de la navigation et de l'hydrographie à accorder leur autorisation au projet.
En novembre dernier, la Commission européenne a proposé d'apporter des amendements à la Directive sur le gaz de l'UE pour élargir les règles du troisième paquet énergie aux futurs tronçons maritimes des gazoducs en provenance de pays extérieurs à l'Union. Ce qui vise directement le Nord Stream 2 sans pour autant bloquer sa construction.
Le tronçon maritime passera par les zones économiques exclusives et les eaux territoriales de la Russie, de la Finlande, de la Suède, du Danemark et de l'Allemagne.
Plusieurs pays s'opposent farouchement à la construction de cette conduite, notamment l'Ukraine et les États-Unis. Kiev redoute de perdre les recettes qu'elle tire du transit de gaz russe, tandis que Washington espère exporter du gaz naturel liquéfié en Europe.
Les sociétés européennes Shell, OMV, Engie, Uniper et Wintershall se sont engagées à investir chacune 950 millions d'euros dans le Nord Stream 2. Gazprom, qui est l'unique actionnaire de Nord Stream 2 AG, débloquera pour sa part 4,75 milliards d'euros.