Le Président serbe Aleksandar Vucic se trouvera à Moscou du 18 au 20 décembre et évoquera sans doute avec son homologue russe Vladimir Poutine le problème du gaz, y compris le Turkish Stream, a rappelé à Sputnik Srecko Djukic, auteur du livre intitulé «L'ère du gaz russe».
«La position de la Russie est explicite, elle veut donner du gaz à l'Europe et à nous, mais souhaite en convenir avec Bruxelles, c'est-à-dire avec l'Union européenne et non avec chacun de ses États membres. Si l'UE est d'accord, la pose de la deuxième branche de Turkish Stream pourra commencer, qui pourrait livrer 15 milliards de mètres cubes par an. […] Mais pour le moment, Bruxelles garde le silence», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Quoi qu'il en soit, M.Djukic a dit craindre pour le sort du Tukish Stream si la Bulgarie y était initiée.
«C'est que sous pressions de diplomates américains et de certains de leurs collègues européens, Sofia a plus d'une fois torpillé les projets énergétiques de la Russie», a-t-il rappelé, faisant sans doute allusion au South Stream.
Selon l'interlocuteur de Sputnik, pour l'Europe, il n'y a tout simplement pas d'alternative au gaz russe.
«Le gaz de schiste américain est trop cher, alors que le gaz du Proche-Orient est inaccessible, vu les conflits qui ravagent en permanence cette partie du monde», a-t-il poursuivi.
M.Djukic constate que, d'après toutes les prévisions, d'ici 2040, la demande de gaz en Europe augmentera de 40%.
«Pour que l'UE puisse s'approvisionner en gaz jusqu'en 2050, Nord Stream 2 ne lui suffira plus. L'Europe devra construire Nord Stream 3», a-t-il conclu.
La Russie et la Turquie ont décidé de construire le gazoduc Turkish Stream après que la Russie a pris la décision d'abandonner le projet South Stream qui suscitait l'hostilité de l'Union européenne.