Il serait bon que la Turquie trouve son intérêt à financer la construction de ce tronçon du gazoduc, a estimé l'experte Jelica Putnikovic dans un entretien accordé à Sputnik.
«Il va sans dire qu'Ankara veut toucher le plus d'argent pour le transit de gaz par le territoire turc. Plus il y transitera de gaz, plus les recettes seront élevées», a expliqué l'interlocutrice de l'agence.
Et d'ajouter que la construction de gazoducs n'était pas qu'une question économique, mais aussi politique.
«Turkish Stream pourrait contribuer à une certaine normalisation des relations entre les pays balkaniques», a estimé Mme Putnikovic, rédactrice de Balkan Magazin.
Un autre interlocuteur de Sputnik, le vétéran de la diplomatie serbe Srecko Djukic, a supposé pour sa part que la Turquie pourrait financer du moins partiellement le tronçon européen du Turkish Stream.
«La situation n'y est pas simple, vu les tensions qui règnent à présent dans les relations entre l'Union européenne et Ankara», a-t-il reconnu.
La Russie et la Turquie ont décidé de construire le gazoduc Turkish Stream, le deuxième gazoduc russo-turc, après que l'hostilité de l'Union européenne au projet South Stream a incité la Russie à en abandonner la réalisation. Le gazoduc Turkish Stream doit relier la Russie à la partie européenne de la Turquie et à la frontière grecque par le fond de la mer Noire. Le tronçon sous-marin du pipeline sera long d'environ 910 km. Le coût du projet était initialement évalué à 11,4 milliards d'euros.