Selon bien des spécialistes, au train où vont les choses et compte tenu des atouts dont dispose la Chine, il se pourrait bien qu'au cours des dix prochaines années, le yuan s'impose comme la première monnaie mondiale de réserve et de change, mais tel n'est pas l'avis de Liu Dongmin, de l'Institut de l'économie mondiale et de politique de l'Académie chinoise des sciences sociales.
«Je ne pense pas que cette tendance se poursuive. Tout d'abord, le recul du dollar américain cessera sans doute sous peu et la situation s'inversera. L'économie des États-Unis se développe plutôt bien et une élévation des taux d'intérêt n'est manifestement pas à exclure», a déclaré à Sputnik M.Liu.
Et d'ajouter que le renforcement continu du cours du yuan n'était pas non plus dans l'intérêt de l'économie chinoise.
«Nous souhaitons que le taux de change du yuan soit plus souple afin qu'il puisse fluctuer», a précisé l'interlocuteur de l'agence.
Les observateurs constatent que depuis de longues années, les autorités chinoises s'appliquent à transformer le modèle économique du pays en le réorientant des exportations vers la consommation intérieure, et certains succès ont déjà été obtenus en la matière. Selon le ministère chinois du Commerce, la part de la consommation dans l'accroissement du PIB en 2016 a été de 64,6%, alors qu'en 2017, elle doit dépasser 70%.
Quoi qu'il en soit, les exportations constituent toujours une composante très importante de la croissance économique, et c'est pourquoi le renforcement excessif du yuan n'est pas du tout dans l'intérêt de la Chine. La chute des cours de la devise chinoise est tout aussi inadmissible, car elle pourrait provoquer la fuite des capitaux.
Toujours est-il que les experts sont unanimes à estimer qu'en 2018, le taux de change du yuan restera «globalement stable, à un niveau raisonnable et équilibré».