Abstraction faite de la dévaluation d'août, la chute actuelle du yuan est la plus longue depuis 2004.
Pour l'heure, le yuan s'échange à 6,4559 dollars, ce qui est à hauteur de juillet 2011.
Il convient de noter que le yuan fait partie du panier de devises du FMI, même en dépit de sa régulation artificielle par la Banque centrale chinoise.
Tout permet de penser qu'une guerre des monnaies latente se poursuit et que ses principaux antagonistes sont la Chine et les Etats-Unis.
Pour la Chine, ce sera un facteur bien désagréable, car à l'heure actuelle Pékin est entièrement concentré sur la nécessité de stimuler l'économie à coup de politique monétaire.
La diminution du taux d'intérêts et d'autres mesures s'avèrent insuffisantes, bien que selon toute évidence Pékin parviendra à atteindre une croissance de 7% sur l'année 2015.
Toutefois, il y a toujours moins de crédits octroyés, bien que ces 13 derniers mois les taux d'intérêts aient été baissés 6 fois et les exigences envers le capital des banques aient été atténuées.
Pékin espère pouvoir surmonter ce problème en abandonnant la référence du yuan au seul dollar au profit de sa référence à un panier de devises comprenant, outre le dollar, l'euro, le yen et 10 autres monnaies.
La Chine est donc confrontée à un dilemme: d'une part, le yuan faible présente des avantages pour l'économie car il encourage les exportations; de l'autre, une très forte chute de la monnaie, échappant au contrôle de la Banque centrale, provoque un reflux de capitaux et diminue la confiance envers le système. En plus, Pékin doit entretenir l'apparence d'un marché monétaire transparent et d'une monnaie stable.
Le 1er octobre 2016, le yuan fera partie des monnaies de réserve, ce qui ouvre une époque nouvelle. La demande de la monnaie chinoise devrait augmenter car les banques centrales et d'autres acteurs importants formeront des réserves supplémentaires en yuans, et l'internationalisation de la monnaie chinoise, tellement recherchée par Pékin, ira croissant.