Selon la Directrice générale du FMI, Christine Lagarde, son intégration devrait "créer un système monétaire et financier international plus solide qui, en retour, soutiendra lui-même la croissance et la stabilité de la Chine et de l'économie mondiale".
"Je pense que c'est le début d'un changement important", considère Edwin Le Heron, maître de conférences et chercheur à Sciences Po de Bordeaux, auteur du livre intitulé "Les banques centrales doivent-elles être indépendantes?" "Ces changements, attendus en octobre 2016, ne seront pas radicaux puisqu'il s'agit d'une décision technique. Le DTS ne sert pas beaucoup, cela reste une définition à partir d'un panier de monnaie. Ce qui va changer (et c'est le début d'un changement important), c'est qu'on va obliger la Chine à faire en sorte que sa monnaie soit librement convertible avec les autres monnaies, que son taux de change puisse être évalué au marché, tant dis que maintenant il est totalement accroché au dollar".
Les concessions ne sont pas seulement attendues de la part de la Chine.
D'après Edwin Le Heron, tous les acteurs du secteur des finances seront obligés d'en prendre acte. "Pour moi, ça traduit la +desaméricanisation+ de l'économie. Aujourd'hui, depuis 1945, c'est le dollar qui est la monnaie du monde. Avec la création de l'euro, il y a eu un concurrent. Mais si l'euro joue un rôle très important dans les réserves de change et dans le commerce, il n'y a pas de "politique" de l'euro, puisqu'il n'y a pas de gouvernement fédéral en Europe et qu'il n'y a pas de volonté de remplacer le dollar à ce niveau. Ce n'est pas la livre sterling, ni le yen, qui ont baissé beaucoup, qui peuvent jouer ce rôle. Il est clair qu'il y a une place importante pour le yuan à ce niveau-là".
Simon Smith, Directeur d'Opérations et Chef du Secteur d'analyse de la filiale anglaise de la compagnie FxPro UK, est conscient que les processus internes ne seront pas rapides: "La Chine ne sera pas transformée en un instant d'un pays ayant une monnaie non convertible en un pays avec une monnaie entièrement convertible dans le monde entier et intégrée au système de réserves. Les processus liés aux monnaies clés se déroulent très lentement. Par exemple, la mise en circulation de l'euro en 1999. Une monnaie entièrement convertible est sans aucun doute avantageuse pour le peuple chinois. Le processus n'est pas dynamique mais la plupart des habitants le salueront".
Mais même si le rapport entre l'idéologie communiste de la République Populaire de Chine et la libéralisation de facto de son économie n'est pas encore stabilisé, Vladimir Kazbekov, vice-président de la Nouvelle banque de développement des BRICS, a déjà été annoncé la stratégie eurasiatique pour financer des projets infrastructurels dans les pays en développement. La Banque envisage de s'implanter sur le marché financier chinois pour procéder à des emprunts en yuans.
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