Mise en circulation par les médias gouvernementaux, cette idée absurde n'est qu'un procédé de plus employé par le gouvernement de Mariano Rajoy pour justifier en quelque sorte les résultats des élections convoquées par Madrid après la mise en application de l'article 155 de la Constitution espagnole permettant de s'ingérer dans les affaires des autonomies, a indiqué à Sputnik Jordi Creus.
«Affirmer que la Russie s'ingère dans ces élections pour que le chaos politique s'instaure en Espagne relève d'une fantaisie absolue. Chez nous, aucun homme normal ne croira en l'ingérence russe», a souligné le Catalan.
Et de rappeler que la vice-Présidente du gouvernement espagnol Soraya Saenz de Santamaria avait déclaré devant les journalistes que Mariano Rajoy avait mis sous les verrous les chefs du séparatisme catalan.
«Cela montre qu'il n'existe aucune séparation des pouvoirs. Ce n'est qu'une chimère. Pour ne pas permettre aux critiques de se saisir de cette situation, des allégations selon lesquelles Vladimir Poutine ou Nicolas Maduro auraient influé sur la campagne électorale ont été mises en circulation», a estimé l'historien.
Selon un autre interlocuteur de Sputnik, le politologue David Minoves, président du Centre international des minorités nationales et ethniques Aureli Maria Escarré, les élections du 21 décembre se sont déroulées dans un climat qui n'avait rien à voir avec les normes démocratiques.
«L'ingérence de Madrid crée une situation qui n'est absolument pas démocratique. Accusés de rébellion, une partie des dirigeants catalans sont en prison, alors que d'autres se trouvent à l'étranger», a indiqué le militant, ajoutant qu'ils ne pouvaient pas par conséquent réaliser leur droit à participer aux élections.
M.Minoves relève que les partis qui prônent la séparation de la Catalogne avaient écrit dans leurs programmes: «suspendre l'article 155», «rétablir les institutions démocratiques», «remettre en liberté les détenus politiques et les membres du gouvernement catalan en exil».