Les politiciens polonais, tant les membres du parti Droit et Justice (PiS) que les opposants issus de Solidarność, veulent que l'Intermarium, pays situés entre les mers Noire, Baltique et Adriatique, deviennent une sorte de «cheval de Troie» des États-Unis en Europe Centrale et Orientale, a déclaré à Sputnik Bohdan Pietka.
«Varsovie veut croire que tous les pays situés entre ces trois mers vont pratiquer une politique antirusse. Mais ce n'est pas réaliste. […] Seuls les pays baltes et l'Ukraine soutiennent la Pologne dans sa politique de russophobie, alors que les autorités de la Croatie, de la Hongrie, de la Slovaquie et de la République tchèque adoptent une toute autre attitude», a souligné l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que la vision polonaise de l'Intermarium relevait d'une utopie pure et simple.
«La russophobie fatale de la Pologne repousse ses voisins et alliés», a relevé M.Pietka, se référant à l'ancien Premier ministre polonais, Leszek Miller, unique représentant de la Pologne à la XIVe réunion annuelle du Club de Discussion Valdaï à Sotchi.
Selon le journaliste, pour cette participation, M.Miller a été qualifié ni plus ni moins que de traître d'État.
«Pourtant, il a dit la vérité, en retenant l'absence de réalisme dans la politique orientale de la Pologne, tant à l'égard de la Russie que par rapport à l'Ukraine», a poursuivi M.Pietka.
Ce dernier a également évoqué l'UkrPol, fameux projet du rédacteur en chef du quotidien polonais Gazeta Wyborcza Adam Michnik, prévoyant la création d'un groupe à l'instar du Benelux.
«Mais l'Ukraine est un pays avec lequel on ne peut plus avoir affaire. Elle se trouve dans une crise profonde, tant économique que politique. Elle frôle la désagrégation de l'État. Elle est en conflit avec la Russie, mais aussi avec d'autres voisins, dont la Hongrie et la Roumanie», a indiqué l'historien.
Et de conclure que les politiciens polonais feraient mieux d'abandonner une fois pour toutes l'idée même de l'UkrPol comme celle de l'Intermarium.