Trois membres de la Chambre des représentants des États-Unis ont rédigé une lettre dans laquelle ils appellent Ajit Pai, le chef de la Commission fédérale des communications des États-Unis (Federal Communications Commission, FCC), à ouvrir une enquête sur l'ingérence prétendue de radio Sputnik dans la présidentielle américaine en novembre 2016.
«Nous répondons aux informations inquiétantes des médias, selon lesquelles un réseau de radio, financé par le gouvernement russe, aurait pu utiliser les ondes de transmission américaines afin d'influencer les élections présidentielles américaines en 2016», indique la lettre signée par Anna Eshoo, Frank Pallone et Mike Doyle, dont le texte est disponible sur le site de Sputnik.
Une vraie performance quand on sait que radio Sputnik Washington a commencé à émettre sur 105,5 FM le 1er juillet 2017, presque six mois après les élections.
«Si Sputnik est vraiment utilisé par le gouvernement russe en tant qu'instrument d'influence négative contre les États-Unis et sur nos élections transparentes et honnêtes, alors les stations de radio qu'il exploite violent directement les normes de défense de l'intérêt public du Communications Act», indiquent-ils.
À ce sujet, le FBI n'a pas répondu à une demande officielle envoyée samedi par le rédacteur en chef de Sputnik USA, Mindia Gavasheli, exigeant que le bureau confirme ou démente avoir entamé une enquête.
Auparavant, une proposition de loi avait été déposée à la Chambre des représentants des États-Unis afin de modifier les exigences de l'État quant à l'enregistrement des agences de presse étrangères, conformément à la loi Foreign Agents Registration Act (FARA). La proposition suggère d'octroyer des pouvoirs supplémentaires au département de la Justice, dont fait partie le FBI, l'autorisant ainsi à traduire en justice les organisations qui essayent d'influer «illégalement» sur les processus politiques aux États-Unis.
Moscou a réfuté plusieurs fois ces déclarations, le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, les qualifiant de «complètement infondées». En évoquant la prétendue ingérence russe dans les élections américaines, françaises et allemandes, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré qu'il n'existait aucune preuve pour le confirmer.