Le loupé spatio-temporel du Congrès US dans son combat contre l’«ingérence» de Sputnik

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Trois membres du Congrès américain ont invité le chef de la Commission fédérale des communications des États-Unis à mener une enquête de l’ingérence présumée de radio Sputnik à Washington dans les élections américaines en 2016. Seul problème, cette station a commencé à émettre six mois après les élections.

Trois membres de la Chambre des représentants des États-Unis ont rédigé une lettre dans laquelle ils appellent Ajit Pai, le chef de la Commission fédérale des communications des États-Unis (Federal Communications Commission, FCC), à ouvrir une enquête sur l'ingérence prétendue de radio Sputnik dans la présidentielle américaine en novembre 2016.

«Nous répondons aux informations inquiétantes des médias, selon lesquelles un réseau de radio, financé par le gouvernement russe, aurait pu utiliser les ondes de transmission américaines afin d'influencer les élections présidentielles américaines en 2016», indique la lettre signée par Anna Eshoo, Frank Pallone et Mike Doyle, dont le texte est disponible sur le site de Sputnik.

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NYT: Sputnik et RT, l'«opération de propagande la plus efficace du XXIe siècle»
Les membres du Congrès font référence à un article du New York Times intitulé «RT, Sputnik et la nouvelle théorie russe de la guerre», qui présume que Sputnik aurait joué un rôle lors de la présidentielle américaine de 2016. Selon eux, radio Sputnik aurait utilisé une fréquence à Washington afin de diffuser des informations visant à «influencer sur la politique américaine et à saper les élections».

Une vraie performance quand on sait que radio Sputnik Washington a commencé à émettre sur 105,5 FM le 1er juillet 2017, presque six mois après les élections.

«Si Sputnik est vraiment utilisé par le gouvernement russe en tant qu'instrument d'influence négative contre les États-Unis et sur nos élections transparentes et honnêtes, alors les stations de radio qu'il exploite violent directement les normes de défense de l'intérêt public du Communications Act», indiquent-ils.

Radio Sputnik en el Fóro Económico Internacional de San Petersburgo 2015 - Sputnik Afrique
Le Kremlin préoccupé par l'enquête du FBI contre Sputnik
La lettre a été diffusée quelques jours après que les agents du FBI aient soumis à un interrogatoire l'ancien journaliste de Sputnik accrédité à la Maison-Blanche, Andrew Feinberg, et aient examiné la correspondance intérieure de l'agence.

À ce sujet, le FBI n'a pas répondu à une demande officielle envoyée samedi par le rédacteur en chef de Sputnik USA, Mindia Gavasheli, exigeant que le bureau confirme ou démente avoir entamé une enquête.

Auparavant, une proposition de loi avait été déposée à la Chambre des représentants des États-Unis afin de modifier les exigences de l'État quant à l'enregistrement des agences de presse étrangères, conformément à la loi Foreign Agents Registration Act (FARA). La proposition suggère d'octroyer des pouvoirs supplémentaires au département de la Justice, dont fait partie le FBI, l'autorisant ainsi à traduire en justice les organisations qui essayent d'influer «illégalement» sur les processus politiques aux États-Unis.

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Freedom of the Press Foundation critique le FBI pour une enquête contre Sputnik
Le 6 janvier, la CIA, le FBI et la NSA ont diffusé un rapport accusant une nouvelle fois la Russie d'ingérence dans les élections américaines, sans fournir cependant aucune preuve, prétextant la nécessité de garder les informations secrètes. Les services secrets américains fondent leurs déductions sur «les opérations secrètes de la Russie pour influer sur les élections» à partir de reportages de la télévision russe et de posts relevés sur les réseaux sociaux. Pratiquement la moitié du rapport a été consacrée à la chaîne de télévision RT et à l'agence Sputnik, et les données citées au sujet de RT dataient de cinq ans déjà.

Moscou a réfuté plusieurs fois ces déclarations, le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, les qualifiant de «complètement infondées». En évoquant la prétendue ingérence russe dans les élections américaines, françaises et allemandes, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré qu'il n'existait aucune preuve pour le confirmer.

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