Les spécialistes en désinformation de la Stasi puisaient largement dans les connaissances occidentales en matière de propagande qui n'était pas du tout inventée à l'Est, a déclaré à Sputnik Horst Kopp, soulignant dans son livre que le premier mécanisme de propagande d'État avait été créé en 1917 aux États-Unis.
«Le Président Woodrow Wilson avait alors entériné le financement annuel du Committee on Public Information (CPI) à hauteur de cinq millions de dollars», a rappelé l'interlocuteur de l'agence.
Et d'expliquait que pour montrer les États-Unis sous un jour exclusivement positif, le CPI finançait des centaines d'orateurs, d'écrivains, de journalistes, d'agents de publicité et de fonctionnaires d'État à travers le monde.
«Aujourd'hui, les États-Unis font de même. […] Celui qui n'est pas d'accord avec la politique américaine ou la critique est taxé d'"antiaméricanisme"», a constaté M.Kopp.
Il a par ailleurs évoqué les tentatives des médias en Occident de noircir les faits relatifs à la Russie, en citant à titre d'exemple la couverture de la situation autour de la Crimée qui «avait toujours été russe».
«Il y a aujourd'hui en Allemagne suffisamment de personnes, et ce sont en premier lieu les habitants de l'ex-RDA, qui n'acceptent pas la propagande occidentale, mais on manque manifestement de possibilités pour diffuser un autre point de vue. Et celui qui essaie tout de même de le faire est tout de suite qualifié de "mauvais Allemand" et d'"ami des Russes"», a regretté l'auteur du Désinformateur.
Selon ce dernier, après sa victoire dans la guerre froide, l'Occident n'a pas renoncé à sa propagande.
«Au contraire, les institutions de propagande ne cessent de s'élargir et de se perfectionner. Le conflit Est-Ouest ne fait que s'aggraver», a signalé le spécialiste en désinformation.
Il a critiqué les prétentions de l'Occident au monopole de la vérité.
«Il est nécessaire de propager la vérité pour contrer le flot de fausses nouvelles», a-t-il conclu.