L'Europe, et notamment l'Allemagne, doit renoncer à sa politique agressive visant à changer le statut de la Crimée, redevenue russe en 2014, a déclaré à Sputnik Willy Wimmer, ex-secrétaire d'État allemand à la Défense et ancien président de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE.
«Nous devons sans doute renoncer à notre politique agressive à l'égard de la Russie […]. Croire qu'on peut changer quelque chose [dans le dossier de la Crimée, ndlr] est une illusion. Même si on pouvait supprimer les résultats du coup d'État en Ukraine et le gouvernement actuel arrivé au pouvoir suite à ce coup d'État, on ne pourrait pas changer la situation actuelle. Cela doit être clair pour tout le monde», a indiqué M.Wimmer.
Le chef de file du Parti libéral-démocrate allemand Christian Lindner avait appelé début août à fermer provisoirement les yeux sur le problème de la Crimée pour tenter d'améliorer les relations avec la Russie. Il s'est immédiatement attiré une tempête de critiques. Mais selon M.Wimmer, ceux qui s'opposent à cette idée sont inspirés par la politique agressive de l'Occident.
«Où ces protestations étaient-elles lorsqu'il s'agissait des guerres illégitimes de l'Occident, de l'Afghanistan au Mali et de l'Irak à la Syrie? Nous avons affaire à des partisans du militarisme […]. Quant au droit international, si quelqu'un a violé les normes du droit international en Europe, c'est plutôt l'Otan qui a déclenché une guerre contre la Yougoslavie contrairement aux normes internationales», a-t-il rappelé.
Commentant la réunification de la Crimée avec la Russie, l'homme politique allemand a rappelé que l'Ukraine avait elle-même créé des conditions pour ce redécoupage de la carte.
«S'il n'y avait pas eu ce coup d'État et une politique antirusse en Ukraine, la Crimée serait aujourd'hui en Ukraine. Les gens essaient de cacher le fait qu'ils sont eux-mêmes à l'origine de la situation actuelle. Sans oublier en plus que la Crimée a été russe pendant des siècles et que Nikita Khroutchchev l'a illégalement séparée du territoire russe», a noté M.Wimmer.