C'est ce qu'indiquent les résultats d'un sondage mené par l'institut Civey pour le quotidien allemand Die Welt. Le politicien a déclaré qu'il avait «simplement dit tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas» et juge que le statut de la péninsule a été accepté par la realpolitik depuis longtemps. De son côté, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavel Klimkine s'est dit «préoccupé» par les propos du leader du FDP et a prôné le maintien des sanctions contre la Russie. Selon RT.
Plus précisément, 44,4% des personnes interrogées partagent l'avis de Lindner sur la Crimée et 43,2% le désapprouvent.
La position du leader du FDP est davantage soutenue par les Allemands de plus de 65 ans (48,5%), tandis que chez les 18-29 ans seuls 35,2% des personnes interrogées sont de son côté. Par ailleurs, les propos de Christian Lindner ont été approuvés par 51,7% des Allemands dans l'est de l'Allemagne, contre 42,6% dans l'ouest du pays.
«En réalité, je n'ai fait que dire tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas et qui faisait déjà partie de la realpolitik depuis longtemps. Du moins, avec toute cette agitation, on parle à nouveau de la Crimée après un silence trop long», a déclaré le chef de parti.
Presque deux tiers (65,5%) des partisans du FDP ont soutenu la déclaration de leur leader. Ce dernier a également bénéficié d'un soutien majoritaire auprès des partisans de l'Alternative pour l'Allemagne (60,5%), et 46,4% des sympathisants de la coalition CDU/CDS sont d'accord avec cette affirmation.
Un autre sondage a montré que le leader du FDP était le 6e politicien le plus populaire en Allemagne.
Sans langue de bois
«Cette prise de conscience de la nécessité de normaliser les relations avec la Russie pourrait conduire à l'apparition d'un nombre de plus en plus important de politiciens européens prônant le maintien du statut actuel de la Crimée», estime Dmitri Novikov, premier vice-président de la Douma (chambre basse du parlement russe) pour les affaires internationales.
«Dès le début, certains politiciens européens ont suivi la logique très saine selon laquelle historiquement, la Crimée faisait partie de la Russie, qu'il y a eu un vote officiel et que dans ce sens le retour de la Crimée au sein de la Russie était parfaitement compréhensible, justifié et légitime. Il est évident que peu de politiciens européens prennent le risque d'en parler ouvertement», note Dmitri Novikov.
D'après lui, pour garantir un développement à part entière des relations russo-européennes il faut laisser de côté la rhétorique entourant la question criméenne et «s'occuper des questions d'actualité».
«Une partie des politiciens européens dit qu'il faut tenir compte de la réalité. Actuellement nous parlons précisément d'une situation où, au profit du développement des relations, il est proposé de laisser de côté le problème criméen et développer les liens politiques, économiques et sociaux. C'est l'expression du bon sens. Toutes les conditions sont réunies pour que cette position devienne celle de la majorité», souligne Dmitri Novikov.
L'Ukraine contre une levée des sanctions
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavel Klimkine s'est dit particulièrement préoccupé par la déclaration du leader du FDP appelant à «considérer la situation en Crimée comme durablement provisoire».
Le chef de la diplomatie ukrainienne a ajouté que la lutte pour la «libération de la Crimée» se poursuivrait par tous les moyens politiques et diplomatiques possibles. Pavel Klimkine critique également la volonté de Lindner d'assouplir les sanctions antirusses.
Et de poursuivre: «Nous sommes persuadés que les sanctions doivent non seulement être maintenues, mais également durcies. C'est le seul moyen de tenir la bride haute à la Russie et d'apporter la paix en Crimée et dans le Donbass.»
«Les appels à affaiblir les sanctions sont contre-productifs», estime le ministre ukrainien.
La position de Christian Lindner a été soutenue par la chef du parti Die Linke Sahra Wagenknecht, qui souhaite «revenir aux traditions de la politique de détente» dans les relations avec Moscou.
Dans le même temps, l'adjointe au porte-parole du gouvernement allemand Ulrike Demmer a souligné que les propos du leader du FDP exprimaient sa position personnelle et que la position de Berlin sur la question criméenne n'avait pas changé.
La Crimée et Sébastopol sont devenues des sujets de la Fédération de Russie après le référendum de mars 2014 où la grande majorité des habitants de la région s'est prononcée pour la réunification avec la Russie.
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