En Allemagne, des voix s’élèvent pour réviser les relations transatlantiques

© Sputnik . Sergey Malgavko / Accéder à la base multimédiaCrimée
Crimée - Sputnik Afrique
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Le Parti libéral-démocrate allemand (FDP), l'un des plus importants du pays, suggère de reconnaître le nouveau statut de la Crimée et approuve la décision du groupe allemand Scooter de participer à un festival de musique sur la péninsule: le ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavel Klimkine est hors de lui.

Les élections législatives allemandes se tiendront dans un mois et les libéraux tentent de faire monter leur cote de popularité. En Allemagne, on constate pourtant moins une montée des sympathies envers la Russie qu'une vague d'antipathie à l'égard du président américain Donald Trump. Selon le site d'info Vzgliad.

«Nous sommes très inquiets de voir que certains politiciens tentent d'ignorer, voire de justifier les violations flagrantes du droit international, comme le fait aujourd'hui le leader du FDP Christian Lindner», confie Pavel Klimkine au journal allemand Bild. D'après lui, «cela encourage l'agresseur à commettre d'autres infractions», et les politiciens mentionnés «deviennent les complices des crimes de Poutine».

Carte de la peninsule de Crimée - Sputnik Afrique
La Gauche allemande salue la détente politique sur le sujet de la Crimée russe
Le ministre ukrainien a exigé de «faire libérer la Crimée» par tous les moyens politiques et diplomatiques disponibles, et donc de ne pas assouplir les sanctions contre la Russie mais, au contraire, de les durcir.

Christian Lindner a en effet déclaré que l'UE devait «améliorer les relations avec Moscou», et pour cela se résigner à la réunification de la Crimée avec la Russie, c'est-à-dire considérer la situation de la péninsule comme «durablement provisoire». Selon lui, «la sécurité et la prospérité en Europe dépendent aussi des relations avec Moscou». Il ne faut donc pas attendre la mise en œuvre à part entière des accords de Minsk pour assouplir les sanctions et «tenir compte des succès intermédiaires».

Crimée - Sputnik Afrique
La question de la Crimée est une impasse dont il faut sortir, selon un politicien allemand
Le leader du Parti libéral-démocrate a immédiatement été critiqué par la presse people, y compris le Bild. Sous sa pression le politicien a dû expliquer qu'il ne sous-entendait pas la reconnaissance de l'«annexion de la Crimée», mais qu'il proposait seulement de ne pas associer le règlement de toute question au problème criméen.

Les libéraux sont considérés comme une force influente: ils représentent les intérêts des grandes entreprises allemandes et ont régulièrement fait partie du gouvernement. Actuellement, leur cote de popularité est à hauteur de 8-9% et le FDP est perçu comme un allié «naturel» du parti d'Angela Merkel (CDU) après les législatives prévues fin septembre.

Une source proche du FDP note qu'en lui-même, le thème russe n'est pas jugé très sensible en Allemagne mais qu'il resurgit ponctuellement: par exemple, les nouvelles sanctions des USA ont été accueillies très négativement. Dans l'ensemble, d'après la source, «ces trois dernières années la société allemande a émis beaucoup de doutes concernant les sanctions antirusses — l'opinion est divisée environ à 50/50 à ce sujet».

En effet, un sondage de l'institut Civey montre que 44,4% des Allemands interrogés sont d'accord avec le point de vue de Lindner, alors que 43,2% ne partagent pas son avis.

Scooter à Balaklava - Sputnik Afrique
Les Allemands de Crimée remercient le leader de Scooter pour son courage
La déclaration retentissante de Christian Lindner a coïncidé avec le concert du groupe Scooter en Crimée. Le public a si chaleureusement accueilli les artistes que son chanteur H.P. Baxxter (Hans Peter Geerdes) a promis «d'y revenir».

L'ambassadeur d'Ukraine à Berlin, Andreï Melnik, a exigé d'expulser Baxxter du jury de la Nouvelle star allemande sur RTL, en rappelant que le groupe figurait dans une enquête pénale en Ukraine. Le libéral Wolfgang Kubicki a pris la défense des musiciens. «Un ambassadeur étranger ne doit pas dépasser les limites au risque de devenir persona non grata», a menacé le politicien sur Facebook en rappelant que l'Allemagne était «un État de droit, et non une dictature».

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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