M. Bernert explique que la cour de Hambourg ne s'est pas penché sur la véracité de l'histoire elle-même, mais a juste évalué son assertion selon laquelle le journaliste du Stern avait intentionnellement diffusé des informations mensongères.
«Grosso modo, c'était une farce au cours de laquelle la juge a répété encore et encore que la vérité, le niveau du développement de la science, la conscience journalistique et le bon sens ne jouaient aucun rôle. J'avais l'impression que Stern et la cour s'étaient alliés contre moi», confie-t-il.
«C'est absurde du point de vue politique qu'une édition comme Stern qui milite en faveur de la liberté de parole crée sans aucune nécessité des précédents de ce genre orientés contre la presse. C'est absurde de voir un journal avoir le droit de diffuser une propagande militaire flagrante sans redouter les conséquences, alors qu'un bloggeur […] est contraint de prouver que [le journaliste, ndlr] avait menti intentionnellement», estime son avocat Markus Kompa.
D'ailleurs, cette décision de la justice risque de légitimer les «fake news». Les auteurs peuvent toujours dire que rien ne peut prouver qu'ils avaient l'intention de publier une information dont l'authenticité peut être remise en cause.
«En vertu de la décision de la cour, il paraît qu'on ne peut plus dire: "tel journaliste diffuse de fausses informations", même si ce dernier affirme que la Terre est plate, car personne ne peut entrer dans sa tête et voir ce qu'il pense vraiment», d'indigne le bloggeur.
D'ailleurs, il y voit un modèle parfait pour faire circuler la propagande.
«C'est ridicule de voir que chez nous on parle partout de la diffusion des fausses informations — parfois non sans raison — et M. Drewello n'y fait pas exception. Mais lorsqu'il s'agit d'une propagande évidente, certains organes de justice prennent un gourdin juridique pour faire taire celui qui critique le "régime"», conclut-il.