«Actuellement, aux États-Unis, il n'y a qu'un seul terminal d'exportation du gaz naturel liquéfié, qui se trouve en Louisiane. Ils prévoient de construire une demi-douzaine de terminaux dans différentes régions du pays, mais cela nécessiterait, premièrement, du temps. Deuxièmement, le gaz risque de manquer. Troisièmement, en Europe, il n'y a pas tant de terminaux que cela prêts à accepter le gaz liquéfié, et pas tant de bateaux-citernes que cela pour le transporter».
Selon Vladimir Tchijov, le prix pour 1.000 mètres cubes de gaz naturel liquéfié aux États-Unis sera d'environ 250 dollars sur le marché européen. Ce qui n'est pas rentable pour les Européens, puisque le gaz russe coûte moins cher, mais ce qui n'est pas non plus rentable pour les entreprises américaines, car en Asie et en Amérique latine Washington peut vendre le même gaz pour plus de 300 dollars.
Pourtant, malgré cela, on voit quand même les intérêts commerciaux dans le texte de loi américain.
«Dans un paragraphe, on dit que le projet Nord Stream-2 est mauvais, car il sera mauvais pour l'Europe et pour l'Ukraine, qui perdra le transit. Le paragraphe suivant indique que l'administration américaine devrait appliquer tous ses efforts afin d'assurer l'approvisionnement en gaz naturel liquéfié américain sur le marché européen. Et dans quel but? Cela est expliqué assez franchement: afin de créer des emplois pour des Américains.»
Le Président américain Donald Trump a signé la loi imposant de nouvelles restrictions contre la Russie. Le Sénat américain a adopté jeudi dernier, par 98 voix pour et seulement deux contre, une proposition de loi sur des restrictions contre la Russie, l'Iran et la Corée du Nord. La Chambre des représentants du Congrès a approuvé ce texte la semaine dernière par 419 voix pour et trois contre.
Les restrictions américaines frappent notamment les nouveaux projets pétrogaziers réalisés en Arctique et sur le plateau continental où les entreprises russes détiennent au moins 33% des parts.
En réponse à l'adoption par le Congrès américain de nouvelles restrictions antirusses, Moscou a interdit à l'ambassade américaine l'accès à deux sites dont elle avait la jouissance à Moscou. En outre, Moscou a demandé à Washington de réduire, à partir du 1er septembre, à 455 le nombre des membres du personnel de son ambassade et de ses consulats en Russie. Le ministère a également prévenu que Moscou répliquerait en cas de nouvelles expulsions de diplomates russes par les États-Unis.